Deux Congolais travaillant pour la chaîne d’information qatarie Al-Jazeera ont été libérés lundi, cinq jours après avoir été enlevés au cours d’un reportage dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris mercredi auprès de la chaîne.
Les deux hommes avaient été enlevés le 1er février près de Nyanzale, dans le Sud de la province du Nord-Kivu, dans une zone où sont présents plusieurs groupes armés qui se livrent depuis plus d’un an et demi à un véritable « business de l’enlèvement ».
Selon les témoignages de membres de l’équipe de reportage du service en anglais d’Al-Jazeera joints par l’AFP, la voiture à bord de laquelle ils voyageaient a été attaquée par des hommes armés qui ont laissé sur place le véhicule et trois journalistes étrangers (un Britannique, un Italien et un Kényan), emmenant avec eux en brousse le chauffeur et le fixeur congolais.
« Heureusement, grâce au travail des autorités locales », les deux hommes « ont été libérés par leurs ravisseurs lundi 6 février », a déclaré à l’AFP un porte-parole d’Al-Jazeera dans un courrier électronique.
« Al-Jazeera est soulagée que tous soient finalement sains et saufs et remercie les Forces armées de la RDC et la Mission de l’ONU en RDC pour leur soutien et leur assistance », a ajouté le porte-parole, démentant qu’une rançon ait été versée comme l’affirment certaines sources locales.
La chaîne n’a fourni aucune information sur l’identité des ravisseurs. Joint par l’AFP à Goma, la capitale du Nord-Kivu, l’un des deux captifs a dit qu’il s’agissait de rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) associés à des maï-maï Nyatura, milice locale recrutant dans la communauté hutu congolaise.
Selon son témoignage, lui et son compagnon d’infortune ont été sévèrement maltraités par leurs geôliers et ont été admis mercredi dans un hôpital de Goma pour des examens médicaux.
L’Est de la RDC, en particulier la province du Nord-Kivu, est déchirée par la violence des conflits armés depuis plus de vingt ans.