Moïse Katumbi risque un nouvel exil

Moïse Katumbi

Moïse Katumbi Chapwe est en danger. C’est le moins que l’on puisse dire tant son destin est émaillé d’embûches de toutes natures. L’objectif poursuivi par ses ennemis et autres détracteurs patentés est de lui barrer la route, une nouvelle fois, vers la magistrature suprême dans son pays la Rd-Congo.

Alors que la page sombre de 2015 semblait être tournée définitivement avec l’avènement au pouvoir de Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo, le président du parti politique Ensemble pour la République serait loin d’être au bout de ses peines. Et pour cause, ses anciens ennemis auraient repris du poil de la bête. Ils mijoteraient un coup fourré pour l’empêcher, comme en 2018, de participer à l’élection présidentielle
prévue en 2023.

C’est ce qu’indique un document mis en circulation le 3 septembre par un agent de l’Anr (Agence nationale des renseignements) et adressé à la presse nationale. Sous le sceau de l’anonymat, ce flic dénonce un nouveau complot en préparation dans les officines de l’ancien régime pour tuer politiquement l’ancien gouverneur de l’ex-province du Katanga. Les pourfendeurs de l’opposant Moise Katumbi qui sont en passe de faire un passage en force pour faire tomber avant la fin de son mandat leur partenaire dans la coalition au pouvoir – Fcc-Cach – voudraient mettre toutes les chances de leur côté en écartant de la voie vers 2023 tous les adversaires politiques potentiels. Moïse Katumbi en est un et ils le
redoutent. Ils sont conscients de l’ancrage sociologique de ce leader politique au sein de la population congolaise depuis le temps où il était sociétaire du Pprd jusqu’à ce jour où il tient la dragée haute dans l’opposition.

Selon l’agent de l’Anr qui se veut patriote, le complot ourdi contre le président d’Ensemble pour la république a comme attrape-nigaud la réconciliation katangaise. Une idée farfelue dans la mesure où ce sont les mêmes personnes qui ont divisé les Katangais en morcelant leur espace vital , qui
voudraient aujourd’hui recoller les morceaux de ce qu’elles ont foulé à terre. Mal leur en a pris car le Katangais qu’ils ont martyrisé, persécuté des années durant pour des raisons politiciennes, ne pouvait pas tomber dans leur piège à rats mal ficelé.

Dans le document intitulé « Lettre ouverte à la presse d’un agent de l’Anr », l’auteur anonyme déclare ce qui suit :

« Je vous informe que dans les tout prochains jours, il est prévu de présenter à la presse des hommes appartenant soi-disant à un groupe armé qui serait aux ordres de Moïse Katumbi».

Il ajoute qu’il a été demandé à ces « criminels »triés sur le volet de déclarer que leur action serait en coordination avec les Forces armées zambiennes aux fins de déstabiliser le Katanga. Ce qui, en sourdine, confirmerait les relations étroites qu’entretiendrait Moise Katumbi avec le président zambien Lungu.
Dès lors, le président d’Ensemble pour la république pourrait être accusé par les services au niveau du Katanga d’atteinte à la sureté de l’Etat sur la base de fausses arrestations, de faux témoignages et de fausses révélations. Des poursuites judiciaires pourraient être engagées dans la précipitation
comme en 2015 avec à la clef l’obligation pour Moïse Katumbi et sa famille d’aller en exil et libérer ainsi l’espace politique que le Pprd voudrait occuper pour préparer le retour au pouvoir de Joseph Kabila.

Flash, Flash, Flash: Lettre Ouverte d’un Agent de l’ANR – Complot en gestation Pour Bientôt
Forcer le Deuxième Exil de Moise Katumbi Lubumbashi, le 2 septembre 2020

A Messieurs les Éditeurs Responsables de :

Messieurs les Éditeurs,

Concerne : situation politique et sécuritaire au Katanga

«Quand le mensonge prend l’ascenseur, la vérité monte par les escaliers » diton

! C’est en vertu de cette maxime reprise avec talent par Koffi Olomide, que j’ai décidé de rompre avec le silence que m’impose mes fonctions au sein des services de renseignements afin de vous faire part de ce qui se trame à Lubumbashi dans les officines qui ont récemment conduit à l’organisation chaotique
des élections de décembre 2018 et à l’une des situations chaotiques les plus dangereuses que le pays n’ai jamais traversée. Au regard de mes fonctions et du danger que j’encours de vous dévoiler les informations dont j’ai en possession, vous comprendrez que je ne peux vous révéler mon identité au risque de mettre ma vie et celle de ma famille en danger. Je suis Congolais et je ne suis pas d’accord
de faire porter à un compatriote des choses qu’il ne connaît. Je refuse également d’endosser la moindre part de responsabilité dans un nouveau complot qui risque caser et d’abimer définitivement la cohésion
nationale.

Au cours des dernières semaines, plusieurs réunions ont été organisées sous la direction des responsables des services afin de neutraliser les personnalités politiques susceptibles de ruiner le projet de retour de l’ancien président au pouvoir. Sous couvert d’une réconciliation entre les fils du Katanga,
se trame en réalité un complot ourdi par ceux qui ont monté de faux dossiers contre Moïse Katumbi afin de l’écarter de la course à la présidentielle. Aujourd’hui, les mêmes individus préparent un scénario identique à celui des faux mercenaires qui avait obligé l’ancien gouverneur du Katanga à quitter le pays pour vivre en exil forcé pendant plusieurs années.

Je vous informe que dans les tout prochains jours, il est prévu de présenter à la presse des hommes appartenant soidisant à un groupe armé qui serait aux ordres de Moïse Katumbi. Ces individus ont déjà
été sélectionnés afin de faire de faux témoignages. Il leur a été demandé de dire que leur action
est en coordination avec les forces armées de Zambie afin de déstabiliser le Katanga en confirmant
les relations étroites de Moïse Katumbi avec le président zambien Lungu.

En vous révélant la nature de ce complot, je vais être court. A l’époque, j’avais demandé au
Président Joseph Kabila de ne pas monter de faux dossiers contre son ancien gouverneur. Je lui
avais dit qu’il allait le regretter toute sa vie, car il n’était pas bon d’éliminer de cette manière un
candidat potentiel, les risques de division étaient trop grands. Aujourd’hui n’eurent été
le caractère pacifique et la retenue de Moïse Katumbi, il n’y aurait jamais eu de passage
apaisé de pouvoir entre l’ancien et le nouveau président.

Aujourd’hui, sous couvert d’une fausse réconciliation, les mêmes apprentis-sorciers sont en train de fourbir les mêmes dossiers pour éliminer Moïse Katumbi. Au lieu de s’occuper du développement de la population qui souffre, ils n’ont en tête que de revenir au pouvoir. Le complot en préparation est d’une extrême gravité, car il met à nouveau la paix du pays en danger. Ceux qui sont chargés de la besogne ont été instruits de passer à la grande vitesse. Dès lors que Moïse Katumbi a fait rentrer sa famille au pays, les services ont pris la décision d’accélérer les fausses arrestations, les faux témoignages, les fausses révélations accusant Moïse Katumbi de vouloir porter atteinte à la sécurité de l’Etat afin d’engager immédiatement des poursuites judiciaires et le contraindre à nouveau, lui et les siens, à quitter le pays.

Par ce courrier, je vous saisis, car vous devez les premiers être au courant de ce qui se trame dans le pays. A travers vous, j’appelle tous les Congolais à la plus grande vigilance. Face au danger qui guette le pays, personne n’a le droit de garder silence. Il y va de notre avenir et de celui de nos enfants. A titre personnel, en vous écrivant, je dégage ma conscience d’un poids trop lourd, car le peuple congolais a trop souffert des querelles et des divisions fabriquées par une poignée d’individus qui rêvent de diriger à nouveau le pays au mépris de la volonté de toute la population qui n’attend rien d’autre que la paix, la sécurité et le bonheur.

Je vous prie, Messieurs les Éditeurs responsables, de croire en l’assurance de mes sentiments patriotiques,

Achille MASUDI