Moïse Katumbi veut rentrer à Kinshasa « avec la dépouille de Tshisekedi »

Quand Moïse Katumbi tousse, Kinshasa sombre dans la panique

L’opposant congolais a fait cette déclaration en marge de la messe donnée jeudi en l’honneur d’Étienne Tshisekedi à la Basilique du Sacré-cœur de Bruxelles, où étaient rassemblés de très nombreux Congolais ainsi que des représentants politiques belges et français.

Même décédé, Étienne Tshisekedi reste le meilleur argument de l’opposition congolaise. Mercredi, son parti avait fait de la formation d’un nouveau gouvernement, auquel il doit participer, un préalable aux funérailles nationales qui doivent se tenir à Kinshasa. Ce jeudi, c’était au tour de l’opposant Moïse Katumbi de déclarer à la presse son intention de rentrer dans la capitale congolaise avec le cercueil du « Vieux ».

« Je vais rentrer avec la dépouille à Kinshasa », a-t-il déclaré, en marge de la messe donnée jeudi 9 février pour la mémoire de Tshisekedi en la Basilique du Sacré-cœur, alias Koekelberg pour les Bruxellois.

« Je vais accompagner le corps pour l’enterrement au Congo, a-t-il ajouté. Le plus important, c’est d’honorer le ‘Vieux’ ».

Mobilisation populaire

Katumbi, qui avait cofondé avec Étienne Tshisekedi le « Rassemblement de l’opposition », est sous le coup d’une condamnation à trois ans de prison dans un nébuleux litige immobilier. En principe, il devrait donc être arrêté à son retour à Kinshasa.

Mais le retour du corps d’Étienne Tshisekedi dans la capitale congolaise – à supposer qu’il finisse par avoir lieu – promet de donner lieu à une mobilisation populaire de grande ampleur.

La Basilique de Koekelberg n’était en tout cas pas assez grande pour accueillir tous les Congolais venus lui rendre hommage lors de la messe, ce jeudi matin : même dans la crypte, ou un écran géant avait été installé, certains ont dû assister à la messe debout.

Attroupement autour de Félix

La famille était également présente, à commencer par la veuve de Tshisekedi, Marthe, emmitouflée dans une couverture et coiffée d’une toque de fourrure, et son fils Félix, lunette noire sur les yeux. La présence de celui qui fait figure d’héritier politique et de Premier ministrable, a déclenché attroupements et bousculades à la fin de la cérémonie.

Les vétérans de la politique belge Herman de Croo et Louis Michel (ancien ministre belge des Affaires étrangères et fin connaisseur du Congo) étaient aussi présents, de même que Jean-Christophe Belliard, l’ancien directeur Afrique du ministère français des Affaires étrangères (aujourd’hui secrétaire général adjoint du service d’action extérieure de l’Union européenne) et Guillaume Lacroix, l’actuel conseiller Afrique de Jean-Marc Ayrault, le chef de la diplomatie française.

Pierre Boisselet (Jeune Afrique)