Dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), alors que la situation sécuritaire est toujours très tendue dans la zone de Béni, la Mission de l’ONU au Congo s’inquiète d’une campagne de désinformation visant, selon elle, à décrédibiliser et à empêcher le travail des casques bleus. Mardi 12 novembre, la Monusco a appelé à faire cesser ces rumeurs.
La Mission de l’ONU au Congo (Monusco) est accusée de tous les maux. Depuis quelques semaines, la population des environs de Béni rapporte des accusations abracadabrantes. Les casques bleus transporteraient des rebelles ADF-Nalu, de nuit, par hélicoptère. Ils leur amèneraient des vivres, voire même du ravitaillement en armes. Certains habitants vont jusqu’à rapporter que la Monusco distribuerait des machettes. A chaque fois, personne n’a jamais rien vu de ses propres yeux mais ce sont des commerçants qui colporteraient ces histoires.
Qui lance ces rumeurs ? Et dans quel but ? Pour le numéro 2 de la mission de l’ONU au Congo Abdallah Wafy, il s’agit d’une campagne de désinformation organisée. « L’ADF a une longue présence dans Béni, explique ce dernier. Ils ont donc recruté des jeunes de ce territoire.
Aujourd’hui, selon certaines estimations, près de 40 % des combattants d’ADF sont originaires du territoire de Béni. Et donc l’une des conséquences de la pression militaire des FARDC [Forces armées de la République démocratique du Congo ndlr], conjointement avec la Monusco, a été [l’activation] de ces réseaux criminels. C’est cela qui nous préoccupe. On essaye d’intoxiquer la population pour la remonter contre les FARDC et la force de la Monusco et essayer de créer ainsi une espèce de paralysie. »
Des réseaux criminels que la Monusco tente de dénoncer. Car conséquence de ces rumeurs, la population empêche les casques bleus de circuler et de mener leurs patrouilles alors que la situation sécuritaire est toujours extrêmement volatile.
Via R.F.I.