Le ministre des Affaires étrangères Raymond Thsibanda qui a fourni hier devant la Représentation nationale des explications autour des atrocités que subissent nos compatriotes pris entre les feux des violences xénophobes en Afrique du Sud a tout de même suggéré que le conflit provoqué par ce fléau soit réglé par la voie diplomatique.
Le ministre congolais des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda, a fourni à la plénière d’hier jeudi 23 avril 2015, à l’Assemblée nationale, des explications sur les atrocités que sont en train de subir, certains ressortissants de la RDC en Afrique du Sud. Dans son exposé, Raymond Tshibanda a fait savoir à la représentation nationale que suite à la flambée des violences dans le pays de Mandela, qui a causé le meurtre de Dintshiang Beya Noël, brûlé vif à son lieu de travail à Durban, par un groupe de jeunes Zulu, 200 Congolais ont fui leurs résidences pour se réfugier au poste de police d’Isipango à Durban, où malgré la présence policière, ils continuaient à être molestés.
La détérioration de la situation, a souligné le ministre Tshibanda, a poussé l’Ambassade de la RDC à Pretoria à saisir le gouvernement congolais pour solliciter son appui, au profit des RD congolais étant donné que le Botswana, le Malawi, le Mozambique et le Zimbabwe étaient en train d’évacuer leurs compatriotes. Le chef de la diplomatie congolaise a informé la représentation nationale qu’il a convoquée à deux reprises, l’ambassadeur de la République sud-africiane à Kinshasa.
D’abord, le 3 avril 2015, pour lui faire part de l’indignation de la RDC et a demandé au diplomate sud-africain de saisir son gouvernement, afin de communiquer les préoccupations de la RDC sur le sort de ses ressortissants qui devaient être protégés. Ensuite, le 16 avril, pour réitérer les préoccupations toujours croissantes du gouvernement de la RDC et lui signifier l’annulation de la visite que devait effectuer le gouverneur de la province de Kwazulu Natal à Kinshasa dans le cadre du projet de jumelage. Raymond Tshibanda a signalé que depuis le début de cette crise, son ministère demeure en contact avec l’ambassadeur de la RDC en Afrique du Sud qui, exécute les instructions lui données par le gouvernement.
Compte tenu de la gravité de la situation, le ministre des Affaires étrangères a déclaré qu’il a saisi le Premier ministre pour que le ministre des Congolais de l’étranger puisse effectuer une mission ad-hoc en Afrique du Sud, le 17 avril 2015, en vue d’aller consoler nos compatriotes affligés et concourir à la résolution de la crise avec les autorités sud-africaines.
« Ce dont nous attendons la décision de la hiérarchie jusqu’à ce jour » a-t-il indiqué. Cette déclaration du ministre a scandalisé le député de la Majorité, Boris Mbuku, qui a jugé cette attitude du gouvernement irresponsable. Cette négligence coupable de l’exécutif traduit son indifférence face au sort de ses compatriotes sur le sol sud-africain.
Jean Lucien Bussa a déploré sur la mauvaise gouvernance du pouvoir en place qui pousse des milliers de Congolais à aller chercher le salut en dehors des frontières nationales. Lokondo a quant à lui estimé que le gouvernement devait en principe rappeler l’ambassadeur de la RDC en Afrique du Sud pour bien s’imprégner de la situation. Jean-Claude Vuemba a recommandé le rapatriement des ressortissants congolais par le gouvernement à l’instar d’autres pays africain dont les ressortissants ont subi le même sort.
Certains députés ont suggéré la rupture des relations diplomatiques avec l’Afrique du sud et l’expulsion des ressortissants Sud-Africains sur le sol congolais. Le plus radical a même proposé la rupture de la fourniture de l’énergie électrique à l’Afrique du Sud à partir du barrage d’Inga.
Dans sa réplique, le chef de la diplomatie congolaise a calmé le jeu en démontrant que la RDC avait intérêt à privilégier les moyens diplomatiques à travers l’Union africaine et la SADC pour trouver une solution apaisée en tenant compte des relations historiques qui existent depuis longtemps entre les deux peuples. Il a annoncé une réunion imminente de la Commission mixte congolo-sudafricaine.