Nike voulait jouer sur la corde patriotique, mais a dû faire marche arrière, selon le Wall Street Journal. Après des protestations du joueur de football américain Colin Kaepernick, la marque a retiré son modèle de basket Air Max 1 Quick Strike Fourth of July, conçu en prévision de la fête nationale le 4 juillet.
Le problème de cette chaussure blanche et rouge confectionnée par Nike, c’est le drapeau brodé sur le talon. Un drapeau américain mais pas celui que l’on a l’habitude de voir flotter à la Maison Blanche.Une bannière avec non pas 50 étoiles alignées, mais 13 étoiles en cercle.
Et cette version du drapeau de la fin du 18e siècle, juste après l’indépendance, suscite la colère de Colin Kaepernick, le sportif qui s’était fait internationalement connaître pour avoir protesté contre les violences policières envers les Afro-Américains. Une constestation symbolique : il avait posé le genou à terre pendant l’hymne national. Cela lui avait valu des insultes de la part de Donald Trump et, assure-t-il, de ne plus retrouver d’équipe à la fin de son contrat chez les San Francisco 49ers.
Colin Kaepernick intervient de nouveau donc pour protester contre le nouveau modèle de Nike, car pour lui le « Betsy Ross » évoque l’époque de l’esclavage. Et des groupes suprémacistes blancs se sont récemment appropriés l’étendard, explique encore le Wall Street Journal, même s’il ne faut pas le confondre avec le drapeau des confédérés qui lui aussi arbore 13 étoiles (en croix, cette fois).
Le mécontentement de Colin Kaepernick était d’autant plus gênant pour l’équimentier sportif qui en a fait son égérie à l’automne dernier.
Ce n’est pas la première fois que Nike est rattrapé par la politique. Il y a quelques jours, la marque à la virgule a retiré un modèle du marché chinois : effet colatéral du mouvement de contestation à Hong Kong. Le designer japonais de la chaussure avait posté un message de soutien aux manifestants. En mai, c’est pour des questions de propriété intellectuelle qu’une ligne de chaussure a été supprimée. Des Indiens du Panama accusaient la multinationale d’avoir copié des dessins traditionnels.