La commune rurale de Kanyabayonga vit des heures sombres alors que la menace des rebelles du M23 pèse lourdement sur ses habitants.
Avec la conquête de villages au sud de la ville, située à près de 170 kilomètres au nord de Butembo, sur l’axe Butembo-Goma, la population est prise au piège de la peur et de l’incertitude.
Depuis jeudi soir, le tableau est sinistre : les habitants fuient en masse, cherchant désespérément refuge dans les villes voisines telles que Kayna, Kirumba et Kaseghe, fuyant les violences et les tirs qui ont éclaté tout au long de la journée de vendredi.
Les récits de terreur abondent, avec des habitants rapportant des scènes de chaos et de violence. Des tirs de balles, des cris de panique, et une psychose généralisée ont transformé la ville en un champ de bataille où la survie prime sur tout le reste.
Malgré les affirmations selon lesquelles l’armée congolaise aurait repris le contrôle de Kanyabayonga, la situation reste désespérée. Les habitants restants vivent dans la peur constante, craignant à tout moment l’arrivée des rebelles ou même des actes de violence perpétrés par des militaires incontrôlés.
Pour Mapenzi, un étudiant sur place, la nuit est un cauchemar : « La situation semble calme maintenant, mais c’est une illusion. Nous vivons dans la terreur, craignant non seulement pour nos vies mais aussi pour notre intégrité physique alors que nous sommes piégés dans cette ville assiégée. »
La fuite des habitants et des activistes des droits de l’homme laisse un vide béant dans la ville, aggravant encore la crise humanitaire déjà sévère. Avant cette nouvelle vague de déplacements, Kanyabayonga était déjà surchargée de milliers de déplacés de guerre, fuyant les violences dans les régions avoisinantes. Maintenant, ces populations vulnérables se retrouvent à nouveau sur la route, abandonnées à leur sort dans un contexte de chaos et de désespoir croissants.
La Rédaction.