C’est un nouveau massacre. Treize personnes sont mortes dans la nuit de dimanche à lundi à quelque 30 kilomètres de Beni, au Nord-Kivu. Déjà, dans la nuit de samedi à dimanche, 37 autres personnes avaient été tuées à l’arme blanche non loin d’Oïcha, toujours près de Beni.
L’armée congolaise et les casques bleus se révèlent pour l’instant incapables d’enrayer cette série de massacres attribués aux rebelles ougandais des ADF-Nalu. Au total, plus de 200 personnes sont mortes depuis le mois d’octobre.
Dans ce territoire meurtri de RDC, une mission d’information parlementaire avait relevé de graves dysfonctionnements au sein des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) : des absences de réaction, des complicités, des trafics. Cette mission composée de députés de la majorité et de l’opposition avait recommandé une commission d’enquête.
Juvénal Munubo Mubi est un parlementaire de l’opposition originaire du Nord-Kivu. Rapporteur de la sous-commission des forces armées à l’Assemblée, il défend l’idée d’aller plus loin : « Il faut des commissions d’enquête, et pas simplement une seule », plaide-t-il. « Il faut une enquête parlementaire, comme l’ont demandée les députés, mais il faut aussi une enquête interne aux FARDC. »
Et de conclure : « Pour plus de crédibilité, il faut aussi une enquête internationale. Je souhaiterais que le Bureau conjoint des Nations unies enquête et produise un rapport sur le cas de Beni.
La Cour pénale [internationale, CPI, ndlr] aussi, c’est bien qu’elle s’intéresse à ce qu’il s’est passé, car c’est un véritable carnage qui s’opère dans cette partie du territoire. »