Si aucun grain de sable ne grésille la machine, Moïse Katumbi Chapwe, 54 ans, revenu fraîchement de Bruxelles, après un exil forcé à la suite de ses démêlées judiciaires consécutives aux affaires de recrutement des mercenaires et de spoliation d’immeubles dont les dossiers sont, désormais, soit classés sans suite, soit que le jugement de la Cour d’appel de Lubumbashi a été annulé, viendra pleurer Etienne Tshisekedi wa Mulumba à Kinshasa. Des sources autorisées révèlent, en effet, qu’il y tient, comme à la prunelle de ses yeux. Voilà pourquoi, soutient-on, lui et son équipe seront à Kinshasa, dès ce jeudi 30 mai ou, à tout le moins, le 31 mai 2019 pour prendre une part active aux hommages de la nation rendus au Sphinx de Limete, le leader charismatique de l’Udps et figure emblématique de l’Opposition, symbole de la résistance contre toutes les dictatures anciennes et nouvelles, et, surtout, vraie icone de la lutte pour l’avènement de la démocratie et d’un Etat de droit en RD. Congo.
Safari, des premières frasques…
Mais, ce week-end, son avion n’avait plus, cependant, atterri à Goma, comme il le souhaitait dans le cadre d’un safari organisé, depuis son retour, le 20 mai dernier, en RD. Congo, après trois ans d’exil.
Au finish, après moult manœuvres, Katumbi, en provenance de Pretoria où il venait de prendre part à la prestation de serment de Cyril Ramaphosa, élu Président de la nation arc-en-ciel, s’est posé plutôt sur la piste de l’aéroport international de la Loano, à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga, le dimanche 26 mai 2019.
De plus en plus, dans ses parvis, quelques proches renseignent, par contre, que ce safari qui, apparemment, n’aurait connu que ses premières convulsions ou frasques liées notamment, à quelques formalités d’usage au niveau des services de l’Aviation civile, pourrait, certainement, se poursuivre après les obsèques d’Etienne Tshisekedi, prévues du 30 mai au 1er juin 2019.
Lamuka à la croisée des chemins
Qui plus, Katumbi qui a procédé hier à une légère restructuration de son propre cabinet à la tête de la plateforme politique Lamuka n’entend plus qu’à faire de l’Opposition républicaine et exigeante, comme il l’avait si bien dit et répété, dès son retour sur le sol congolais, à Lubumbashi. Dans la foulée, Cherubin Okende a été désigné Porte-parole de Lamuka. Tandis que d’autres cadres dont Georgette Biebie a été nommée secrétaire technique de cette plateforme et Valentin Gerengo comme conseiller chargé de l’émergence de l’Etat de droit, la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption.
Pour ce faire, le safari ira, selon eux, jusqu’au bout. Car, en tout état de cause, il tient à ce périple en vue de consoler tous les congolais et féliciter, particulièrement, tous ceux qui, de loin ou de près, l’ont soutenu durant toutes ses dernières années aussi bien harassantes que difficiles.
Pourtant, ce discours tournant la page au combat pour la vérité des urnes, n’est plus le même que celui de son compère Fayulu. Ce qui laisse croire que dans les jours à venir, si les deux langages ambivalents continuent, Lamuka court le risque de se putréfier sur l’autel des intérêts et visions aux antipodes.
Donc, le sort de cette plateforme aux ambitions affolantes est suspendu à la façon dont Katumbi et Fayulu devront, très prochainement, accorder les violons. Et, à ce sujet, un haut cadre de Lamuka a laissé entendre, dulcis in fundo, que de nouvelles discussions directes et physiques ou via vidéo-conférences seront engagées dans ce sens-là, pour tenter de sauver ce qui peut encore l’être, avant de se préparer à laver l’affront face à la coalition FCC-Cach, à l’horizon 2023.