Comme chaque année, un groupe d’experts mandaté par l’ONU pour la RDC adresse un rapport au conseil de sécurité sur la situation sécuritaire du pays mais aussi de la région. Cependant, le rapport de cette année, épinglerait particulièrement le régime rwandais pour avoir envoyé des troupes dans les territoires congolais, et surtout d’y avoir mené des exactions contre les réfugiés rwandais et les populations civiles locales.
Depuis un mois et demi, plusieurs associations de la sociétés civiles congolaises alertent l’opinion internationale sur la présence des troupes rwandaises dans la région mais surtout sur les exactions commises par ces dernières. D’après ces acteurs de la société civile, le bilan s’élèverait à une centaine de civils tués, des maisons brulées ainsi des viols constatés.
La procédure habituellement suivie pour la remise dans ce type de rapport exige que le rapport soit d’abord envoyé au pays concerné afin que celui-ci soit mis au courant des allégations avant sa sortie officielle et d’éventuelles sanctions par le conseil de sécurité. Actuellement, la présidence de ce comité est aux mains de l’Estonie.
Le Rwanda aurait donc reçu ce rapport fin Mars. Le contenu de ce dernier pointant la responsabilité du régime dans la violation de la souveraineté congolaise mais surtout des exactions commises. La sortie de ce rapport renforce encore plus la fin de l’idillie et la complaisance de certaines grandes puissances envers le général Paul Kagame et son régime. Ceci expliquerait l’attitude tendue et défensive du président Paul KAGAME lors de la conférence de presse qu’il a tenue en vidéoconférence le 27 Avril dernier. Une vidéoconférence durant laquelle il nie catégoriquement la présence des soldats rwandais sur le territoire congolais, pointant plutôt du doigt le Burundi voisin l’accusant des mêmes faits.
Le régime pressé par le calendrier lié à la sortie de ce rapport et surtout d’éventuelles sanctions, s’est empressé d’intensifier l’envoi des troupes et matériels militaires en territoire avant la sortie de ce celui – ci. Le matériel, l’effectif ainsi que les moyens logistiques mis en œuvre en témoigne. On parle de plus de 8000 hommes dont sa prestigieuse force spéciale. Ce déploiement est facilité par certains éléments des FARDC et des autorités de Kinshasa.
L’objectif avéré de cette traverse était d’en finir avec les réfugiés rwandais vivants à l’est mais surtout de s’attaquer aux FDLR. Cette opération qui a duré 3 semaines avec d’intenses combats s’est soldé par le retrait des RDF de certaines zones à la suite de plusieurs pertes d’hommes à leur sein. C’est durant également la même période que les militaires Rwandais vont assassiner les gardes du Parc Virunga. Cet échec serait l’une des raisons pour lesquels le général Patrick Nyamvumba, le ministre de la sécurité intérieur et ancien chef d’état-major général a été limogé. Il serait l’heure actuelle en détention avec d’autres généraux pour tentative de coup d’Etat.
Le 16 avril dernier, le Président Paul Kagame a eu un entretien par vidéoconférence avec Kersti Kaljulaid, la présidente de la République d’Estonie. Officiellement, la discussion porté la coopération en matière de technologie pour lutter contre le COVID 19 mais il est certain que la sortie du rapport a été le centre des discussions. En effet l’Estonie préside le conseil de sécurité qui est censé recevoir le rapport.
Le lobbying ayant toujours été le fer de lance du régime lui permettant depuis plusieurs années d’échapper à des sanctions, cet entretien pose question surtout que des exactions sont commises envers les réfugiés rwandais et population locale. Il est clair qu’une fois de plus, il y a une tentative de vouloir étouffer l’affaire et de blanchir une armée devenu la milice personnelle du général Paul Kagame
Nous espérons que cette fois ci la communauté internationale regardera la réalité en face afin de pouvoir mettre Paul KAGAME face à ses responsabilités et éviter que la région ne sombre encore plus dans le chaos.