A qui revient la prérogative de trancher sur ce qui se passe au Palais du peuple ? Il se pourrait que le feu tant redouté provienne de l’Assemblée nationale où règne une confusion totale. Alors que la présidente du Bureau s’est parée de précautions pour ne pas réceptionner la pétition des députés contre sa personne et ses collaborateurs, les frondeurs se sont appuyés sur le Secrétaire général de l’organe législatif. La pétition contre le bureau Jeanine Mabunda est passée par cette voie sans la moindre esquive. Conséquence, le même Secrétaire général s’est empressé de convoquer une plénière pour entériner la décision des frondeurs.
Dans l’entretemps, le Secrétaire général écope d’une suspension décidée par la ministre de la Fonction publique pour cet « impair ». Qu’à cela ne tienne, les députés pétitionnaires se sont retrouvés à l’hémicycle du Palais du peuple pour la plénière à présider par le plus âgé d’entre eux – Mboso Kodia – et les deux plus jeunes. La plénière du jour se tiendrait dans la salle des spectacles du palais du peuple, avec plus de 268 députés présents, comme en témoignent les listes de présence. Pourtant, puisant dans ses prérogatives réglementaires, Jeanine Mabunda, prenant appui sur les incidents survenus le lundi au Palais du peuple, a suspendu jusqu’à nouvel ordre les plénières voire les travaux en commissions de l’Assemblée nationale.
En réalité cette confusion traduit bien la saga qui oppose les deux anciens coalisés, aujourd’hui en régime de cohabitation qui ne dit pas son nom. Bien plus, il s’agit d’une amorce d’une confrontation dont l’issue est connue par les seuls acteurs en présence. L’épreuve de force gagne en ampleur entre les « coalisés » d’hier qui, aujourd’hui engagent les biceps pour le contrôle de l’appareil de l’Etat. Le FCC aujourd’hui derrière son Premier Ministre était récemment accusé de lâcher Sylvestre Ilunga à qui il reprocherait la mollesse dans la résistance contre les décisions du chef de l’Etat.
Pour sa part, le président de la République semble excédé par les nombreuses peaux de banane placées sur son parcours par ceux qui se sont présentés en « allié », mais qui ostensiblement étaient préoccupés par le seul souci de revenir au pouvoir. Il me semble que la confusion au Palais du peuple se soldera par une visibilité sur l’avenir de la gestion du pays pendant les trois ans qui nous séparent des prochaines joutes électorales. En clair, soit le président de la République jouira de toutes ses prérogatives pour induire une dynamique qu’exige son programme d’actions, soit que le FCC multipliera des entraves, si la famille politique réussit à se serrer les coudes.
La sagesse veut que le dépositaire du pouvoir puisse l’emporter.
A lire dans le numéro 1082 du Quotidien La République