Luzolo Bamba doit sa notoriété à la prestation enflammée au ministère de la Justice où il s’était distingué par une forte publicité autour de la traque des inciviques et malfrats, communément surnommés « Kuluna ». Cette prestation à forte publicité médiatique serait-elle à la base de sa nomination en qualité de conseiller spécial du président Joseph Kabila en matière de la bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ? D’aucuns y croient. Et pour un premier signalement en cette qualité, Luzolo Bambi choisit le dépôt d’une plainte du Président de la République pour détournement des deniers publics.
On peut imaginer l’effervescence populaire devant cet acte dans ce pays où le détournement et la corruption constituent l’identité même de l’Etat. Et la plainte du chef de l’Etat parlerait de maintes dénonciations d’érosions des finances publiques dans presque tous les secteurs. Seulement, pour une première prestation, le conseiller du chef de l’Etat a loupé l’objectif de convaincre. Et pour cause, le caractère lacunaire de son annonce ; la communication, de quelque forme que ce soit, tient compte de la culture de la communauté visée.
La réussite de l’acte posé par Luzolo Bambi était tributaire de la précision sur les grands axes de cette plainte : quels services et entreprises concernés, quelles personnes soupçonnées, etc. Tel qu’articulée, la plainte en vedette ne rassure sur aucun détail, et l’opinion ne saurait, à aucun moment, mesurer la portée de son action au niveau de la justice.
Déjà, le prestige de M. Luzolo s’était effrité drastiquement avec l’échec cuisant de la traque annoncée en son temps contre les « Kuluna » en cravate, ces mêmes responsables et gestionnaires des services et entreprises de l’Etat, aujourd’hui de nouveau sous la visière de l’ancien ministre de la Justice. On aurait voulu voir le conseiller du chef de l’Etat agir de manière à refaire son image de traqueur des délinquants sociaux et ceux haut perchés.
Hélas !