Parlement : la majorité du FCC en ballottage !

FCC

Le retrait de l’AFDC-A (Alliance des forces démocratiques pour la défense du Congo et Alliés) avec 44 députés nationaux et 13 sénateurs, est perçu par nombre d’observateurs comme un signe annonciateur de la recomposition de la majorité à l’Assemblée nationale et au Sénat. On retient d’emblée que le FCC (Front commun pour le Congo), qui revendiquait les ¾ des effectifs au sein de la Chambre basse du Parlement, doit revoir ses calculs car ce n’est plus le cas. En effet, tout peut changer du jour au lendemain si les indécis qui peuplent les rangs de ce regroupement politique à l’Assemblée nationale ainsi que les élus de l’Ensemble de Moïse Katumbi, du MLC et d’autres plateformes satellitaires s’avisaient à faire bloc avec ceux de Cach contre le FCC.

Hier, mercredi 10 juillet 2019 dans les rues de Kinshasa, on a entendu des militants de la « base » de l’AFDC-A saluer bruyamment le divorce entre leurs leaders et les Kabilistes et appeler de tous leurs vœux une nouvelle alliance avec les Tshisekedistes et les Kamerhistes. Du coup, l’épouvantail de la mise en accusation de l’actuel Chef de l’Etat sous prétexte de violation éventuelle de la Constitution et de la mise en action de leur machine broyeuse des animateurs des institutions de la République ne tient plus la route.

Au contraire, la fissure que vient de connaître le FCC place désormais celle-ci à la merci de tous les mauvais susceptibles de souffler sur le Palais du peuple et de remettre en cause la mainmise de l’ex-Chef de l’Etat sur tout ce qui se décidait jusque-là à l’Assemblée nationale et au Sénat, au gouvernement, dans le secteur du Portefeuille, la diplomatie, la territoriale, etc.

FCC- Cach : l’heure du franc jeu !

Au regard du malaise qui prévaut au sein du FCC après sa séparation fracassante avec l’AFDC-A, ce regroupement politique a tout intérêt à jouer franc jeu avec Cach de FélixTshisekedi, Chef de l’Etat, et Vital Kamerhe, son Directeur de cabinet, deux acteurs politiques désormais capables de rechercher une nouvelle majorité parlementaire dans le cas d’une cohabitation opaque. On n’a pas oublié, dans le camp de l’actuel Président de la République, le dernier coup fourré en date, qui traduit par des propos outrageants des députés FCC à son endroit dans l’affaire des ordonnances portant nomination de nouveaux mandataires à la Gécamines et à la SNCC. Comme preuve supplémentaire de la mauvaise foi de la famille politique de l’ancien Chef de l’Etat, il y a le refus de la ministre du Portefeuille, une de ses pouliches, d’exécuter lesdites ordonnances. L’autre sujet préoccupant est le blocage de la sortie du gouvernement, à cause de la montée des enchères, du côté de Kingakati.

Le rapport des forces étant en train de basculer en faveur de Cach, le FCC n’a qu’à respecter scrupuleusement les termes de la coalition dans le partage des responsabilités à l’Assemblée nationale, au Sénat, au gouvernement, dans les assemblées et exécutifs provinciaux, dans les entreprises publiques, la diplomatie, la « grande » comme la « petite » territoriale, au risque d’être laissé au bord de la route dans les semaines et mois à venir. Car, d’ici peu, plus rien ne pourrait bloquer le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, dans la gestion des affaires de l’Etat, pour autant qu’il prendra soin d’agir dans le respect de la Constitution et de lois de la République.

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