Où votera-t-on en 2022 sur le continent ? Qui dit nouvelle année, dit nouvelles perspectives électorales. Le calendrier des scrutins est beaucoup moins rempli que celui des deux années précédentes. Surtout, des incertitudes demeurent sur la tenue de plusieurs d’entre eux.
Peu de pays africains devraient changer de dirigeants cette année, du moins dans les urnes. Ce sera néanmoins le cas du Kenya, au mois d’août. Après deux mandats, Uhuru Kenyatta doit céder la place, mais à qui ? Dans un renversement d’alliance, le chef de l’État sortant semble soutenir l’opposant historique Raila Odinga, qui, à 77 ans, tentera sa chance pour la cinquième fois, plutôt que son propre vice-président et ancien colistier William Ruto, pourtant également candidat.
En Angola, toujours en août, les élections générales seront à nouveau un face-à-face entre le MPLA, au pouvoir depuis l’indépendance, et l’Unita. Les deux formations ont tenu leur congrès en fin d’année. Adalberto Costa Junior et l’opposition espèrent empêcher João Lourenço d’obtenir un deuxième mandat.
Des législatives au Congo-Brazzaville, en Gambie et à São Tomé-et-Principe
Il y aura aussi des législatives : en Gambie, fin avril, le tout juste réélu Adama Barrow tentera d’obtenir le soutien d’une majorité parlementaire. Même chose en octobre pour Carlos Vila Nova, à la tête de São Tomé-et-Principe depuis septembre, mais qui doit pour l’instant composer avec un gouvernement de cohabitation hérité de son prédécesseur. Ce sera moins facile pour eux que pour Denis Sassou-Nguesso au Congo-Brazzaville, où la date des législatives et des locales reste à fixer.
Au Lesotho, ce sera en septembre, renouvellement de l’assemblée dans cette monarchie parlementaire et première campagne comme leader du Premier ministre Moeketsi Majoro, qui a succédé en mai 2020 au démissionnaire Thomas Thabane.
À Tunis, l’Assemblée nationale est « gelée » depuis juillet et tous les pouvoirs sont dans les mains du président Kaïs Saïed et de son gouvernement, en attendant des réformes électorales et constitutionnelles devant mener à un référendum le 25 juillet et à des législatives en décembre.
Des élections locales importantes au Sénégal
Dans les pays francophones, rendez-vous est déjà pris au Sénégal pour le 23 janvier. Ce sont des élections locales, mais à portée nationale après des mois de crispation politique.
Enfin, votera-t-on au Mali, en Guinée, au Tchad, en Tunisie, en Libye ou encore en Somalie cette année ? Pour des raisons différentes, les processus électoraux sont incertains dans ces États.
La Cédéao a demandé aux putschistes de Bamako et de Conakry d’organiser au plus vite des élections, mais il n’est pas sûr qu’elle soit écoutée. Les Assises qui viennent de se tenir au Mali donnent ainsi un délai de 6 mois à cinq ans à la transition. En Guinée, on a aussi rétorqué que l’essentiel n’était pas de se presser pour bâcler des scrutins. Enfin à N’Djaména, la transition entamée suite à la mort d’Idriss Deby doit durer 18 mois, et donc théoriquement se clore en novembre prochain. Mais au regard de l’avancée à petits pas du processus, le respect de cette échéance interroge.
Hypothétique également, le maintien des législatives en Libye le 24 janvier, dans un contexte de fortes tractations politiques et diplomatiques après le report sine die de la présidentielle prévue le 24 décembre.
À Mogadiscio, le président Farmajo est resté au pouvoir malgré l’expiration de son mandat le 8 février et les désaccords avec son Premier ministre ont tourné en crise ouverte, faisant peser de nouveaux risques sur les élections réclamées par la communauté internationale.