Le dernier périple de Félix Tshisekedi dans le grand Kasaï aura été riche en enseignements. Trois ans après le changement de régime, non seulement la misère a gagné en ampleur, mais tous les signaux d’espoir de changement se sont éclipsés. Le procès des 100 jours, fer de lance de la reprise d’une justice indépendante et juste, s’est terminé de la manière la plus décevante qui soit. De son côté, l’ODEP fait état de la reprise exponentielle de la corruption et des détournements des deniers publics.
Pourtant la lutte contre la corruption a servi de catalyseur dans les relations entre le régime Félix Tshisekedi et les principaux partenaires extérieurs du pays, en tête desquels les Etats-Unis. Même au niveau national, l’Inspection générale des Finances (IGF) doit sa popularité à sa hargne contre les différents fléaux qui minent la gestion de la richesse collective. Hélas, Dieu seul sait la pertinence de ce travail réalisé sous de forts risques, et dont on dénonce un traitement sélectif.
En dépit de l’impression générale qu’elle affiche, le Congolais semble bien instruit par les réalités vécues depuis le processus de démocratisation entamé début ’90. Les différentes interventions, observations, questions notées lors du périple du chef de l’Etat démontrent l’agacement de l’ensemble de la population de l’arrière-pays face à la persistance des antivaleurs à la base de la déliquescence de la situation générale du pays.
Que peut offrir encore l’UDPS, trois ans après sa gestion ? Vraisemblablement conscient de la tournure aigre de la situation, les combattants en sont venus à des accrochages internes. Question de déterminer les auteurs de cette dérive préjudiciable à l’avenir du parti et surtout de son pouvoir. D’autant qu’en marge de la tournée du président de la République, maints compatriotes ont fait état de leur déception de la manière dont le slogan « Le peuple d’abord » a été tordu par ceux sensés l’appliquer.
Nombreux avaient affiché le désespoir d’un changement avec les mêmes acteurs. Sur ce point, un sondage fortuit et profond a démontré le basculement de tous les déçus vers une nouvelle personnalité qui incarne désormais l’espoir d’un réel changement. Il s’agit de Moïse Katumbi dont on crédite, même à Mbuji-Mayi, d’une orthodoxie, d’une vision claire, dans la gestion des responsabilités publiques. Ils ont remis sur la sellette son passage à la tête de l’ancienne province du Katanga dont le bilan se traduit par la montée extraordinaire des recettes du trésor public et des infrastructures socio-économiques de la province.
Déjà hors du besoin élémentaire, Moïse Katumbi ne cultive pas l’objectif de se faire du beurre sur le dos des recettes publiques, soutient-on. Par ailleurs, l’on crédite le Chairman d’Ensemble pour la République d’avoir réalisé un meilleur choix de personnalités gravitant autour de lui. Non seulement elles sont à l’abri du pain quotidien, mais justifient également d’une épaisse expérience dans la gestion de la chose publique.
Au regard de tous ces gages, Moïse Katumbi galvanise désormais l’opinion nationale en quête d’un « Messi » pour conjurer le démon de la misère au trône depuis plus de deux décennies. Il en est de même de partenaires extérieurs lassés d’attendre des signaux tangibles dans la lutte contre la propension de la corruption et des détournements des deniers publics.
Article paru dans la rubrique Point Chaud du quotidien La République