Le gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, accapare à nouveau les projecteurs de l’actualité congolaise. A la base de son nouveau rebondissement, la plainte déposée auprès du Procureur général de la République, par Luzolo Bambi, conseiller du chef de l’Etat en matière de lutte contre la corruption. Ce document gardé secret a vu son contenu fouiné par les fins limiers de l’Agence France Presse ; à ceux-ci doit-on des pans de révélations qui renseignent que le gouverneur du Katanga compte parmi les personnes visées dans la plainte du Président de la République. C’est aussi l’AFP la première à décrocher la réaction du Chairman de TP Mazembe à ce sujet. Pour tout, il importe de retenir que M. Katumbi se garde de littérature autour de ce sujet du fait qu’il n’est pas encore saisi officiellement par l’instance habilitée.
Il sait aussi être Cow-boy !
Toutefois, avec une parfaite sérénité, le gouverneur du Katanga rappelle ne pas être à sa première confrontation avec la justice. « J’ai déjà eu affaire à la justice juste avant l’élection présidentielle de 2011. (…) Déjà en 2009-2010, le gouvernement congolais avait lancé une procédure judiciaire contre ma famille et moi en Belgique et en Grande-Bretagne », a-t-il rappelé à l’AFP à partir de Lubumbashi. L’AFP précise que le gouverneur du Katanga était alors accusé de trafic d’armes, financement des rebelles et blanchiment d’argent. Ses comptes avaient été saisis et l’affaire s’était terminée par un non-lieu.
Par ailleurs, Moïse Katumbi n’est vraiment pas surpris par l’éventualité de la présence de son nom dans la plainte collective, en affirmant : « Je n’ai pas été officiellement notifié » d’une plainte, mais « le procédé et la méthode ne m’étonneraient pas ». L’homme affirme ne rien redouter, et promet de prendre ses responsabilités, aussitôt saisi. Qu’est-ce que cela cache ? Risquerait-on de voler de révélations en révélations, d’accusations en accusations. Il semble que la plainte reprend les noms d’une centaine de personnalités ; pour qui connait le système congolais, les ramifications risquent d’éclabousser la quasi-totalité des fonctionnaires et gestionnaires de l’Etat habituellement travaillant en réseaux.
Ce faisant, si la Justice accorde un traitement de diligence à cette plainte, il est fort à craindre que l’on débouche sur le blocage de tout l’appareil de l’Etat. A moins d’appliquer une justice à double vitesse !