Lors d’un entretien exclusif accordé à Top Congo à Bruxelles, où il est en convalescence, le président congolais Félix Tshisekedi a lancé des accusations graves contre son précédent, Joseph Kabila, en le liant directement à l’Alliance Fleuve Congo (AFC).
Tshisekedi a révélé avoir discuté avec les évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) sur une possible ouverture politique vers l’opposition. Cependant, il a exprimé des doutes quant à la faisabilité de cette ouverture, citant notamment Martin Fayulu et Moïse Katumbi comme exemples de figures de l’opposition dont la coopération reste incertaine. Selon Tshisekedi, Fayulu n’a jamais accepté les résultats des dernières élections, tandis que Katumbi, bien que prêt à participer aux institutions, reste en retrait.
Mais c’est la mention de Joseph Kabila qui a marqué les esprits. Tshisekedi a accusé Kabila de boycotter les élections et de préparer une insurrection, affirmant que l’AFC est en réalité soutenue par l’ancien président. « Joseph Kabila n’en parlons pas. Il a carrément boycotté les élections et prépare une insurrection parce que l’Alliance Fleuve Congo (AFC), c’est lui », a-t-il déclaré.
Le président Tshisekedi a également rejeté l’idée de négociations avec des groupes rebelles soutenus par le Rwanda, en particulier le M23, qu’il considère comme des « coquilles vides ». Il a précisé qu’il préfère discuter directement avec le président rwandais Paul Kagame, qu’il qualifie de « criminel », pour obtenir des éclaircissements sur les agissements de Kigali en RDC. Tshisekedi a réaffirmé que toute négociation avec des groupes comme le M23 est exclue, insistant sur le fait que le processus de Luanda, destiné à régler le conflit avec les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR), doit se poursuivre sans ingérence extérieure.
L’ancien président Joseph Kabila, ainsi que plusieurs personnalités politiques et académiques comme Joseph Olenghankoy, Claudel Lubaya, Patient Sayiba et Bob Kabamba, ont été accusés d’être en contact avec Corneille Nangaa, coordonnateur de l’AFC. Ces allégations avaient été révélées en avril par Eric Nkuba Shebandu, conseiller politique de Nangaa, mais n’ont jusqu’à présent donné lieu à aucune poursuite judiciaire.
Tshisekedi a prévenu que si les violences persistaient malgré les négociations en cours, la responsabilité en incomberait directement à Kigali, évitant ainsi que des conséquences envisagées. Il a conclu en affirmant qu’il n’y aurait plus de mixage ou de brassage entre les groupes en conflit et que les négociations doivent se concentrer sur des solutions concrètes et non sur des concessions.
La Rédaction.