Pour en avoir appelé à la tenue des élections dans les délais constitutionnels, Olivier KAMITATU vient de se faire remonter les bretelles par le ministre Patrick MUYAYA
Patrick MUYAYA de plus en plus maladroit depuis qu’il s’est lui-même fait huer par le personnel de la Rtnc lors des funérailles de MAYIMPUTU Kuedi, en présence du chef de l’État. L’avant-dernière bourde a été de se prononcer sur l’article 217 de la Constitution après la sortie maladroite d’un professeur d’université sur « Bosolo Na Politik« . Il n’avait pas lu la Constitution de son pays pour découvrir les articles d’encadrement. La dernière est sa réaction aux propos d’Olivier KAMITATU.
Alors que le porte-parole d’Ensemble pour la République ne fait rien d’autre que se référer à l’interview de Félix TSHISEKEDI à France 24 et Rfi le 23 septembre 2022 au lendemain de son discours aux Nations Unies, interview dans laquelle le chef de l’Etat déclare sa foi dans le respect de ces délais, Patrick MUYAYA considère que « la cruelle vérité, ce que vous êtes le seul, contrairement à toutes les forces politiques et sociales, à ne pas dénoncer et condamner le Rwanda qui occupe Bunagana en y semant mort et désolation. »
Mais, surtout, de contredire Félix TSHISEKEDI en ajoutant : « Ici, il n’est pas question de politique mais de la défense de la patrie ». Faire de politique serait-il contraire de défendre la nation ?
En vérité, Patrick MUYAYA considère que parler élections à ce moment, c’est faire la politique. Ainsi, au moment où on défend la nation, il est interdit de débattre élections !
Incroyable Congo
Pour dire vrai, cette sortie du ministre de la Communication et Médias vient confirmer les rumeurs attribuant au pouvoir en place l’intention de se servir de l’insécurité à l’Est pour renvoyer les élections aux calendes grecques. Ces rumeurs trouvent leur fondement dans la réponse de Félix TSHISEKEDI en rapport avec le calendrier.
En effet, le chef de l’Etat, sans en avoir la compétence ni l’autorité, a renvoyé la publication du calendrier à la dernière minute !
Pourtant, à l’époque où il était opposant, Félix TSHISEKEDI utilisait à l’égard de Joseph Kabila le même langage. Devenu président de la République, il ne doit pas s’offusquer de s’entendre rappeler la tenue des élections dans les délais constitutionnels.
Patrick MUYAYA et ses semblables ne doivent pas interpréter ce rappel en crime de lèse-majesté, ou en outrage à chef d’Etat !
Bouc-émissaires
En plus, pour avoir été MP avant même FCC, Patrick MUYAYA sait qu’en 2012, le Rwanda avait agressé pour la troisième fois la RDC en se servant du même M23 après l’avoir fait la deuxième fois en 2009 en se servant du CNDP. La première fois, c’était en 1998 avec pour bras séculier le RCD. Peut-il prouver à l’opinion nationale et internationale quand, comment et où est-ce que Etienne et Félix TSHISEKEDI avaient appelé le peuple à la mobilisation populaire en faveur des forces armées de la RDC, à défaut des institutions en place ?
Si le critère de nationalisme est désormais la dénonciation de l’agression rwandaise, il ne reste qu’à tirer la conclusion : les Tshisekedi avec L’UDPS n’avaient pas fait preuve de nationalisme, ni de patriotisme. Ils n’avaient aucune empathie à l’égard de l’armée qu’ils qualifiaient d’ailleurs de soldatesque.
En vérité – Patrick MUYAYA ne peut pas l’ignorer – ceux qui crient sur tous les toits leur nationalisme ou leur patriotisme ne sont pas forcément des vrais nationalistes ou patriotes.
Qui, à l’assemblée nationale, enjoignait les députés nationaux à quitter les groupes armés ? Qui, au pays, a qualifié Paul KAGAME de frère ? Qui, en RDC, a signé des contrats d’affaires avec le Rwanda ?
Et quand on se vante d’avoir fait progresser les relations congolo-rwandaises dans le sens du bon voisinage sans avoir associé les autres compatriotes, comment peut-on avoir le culot de faire des leçons à ces derniers maintenant que ces relations se gâtent ?
Patrick MUYAYA devra se souvenir du fait que dans ce pays, le consensus est un acquis culturel. La preuve est son adhésion au G13 dont l’objectif était de susciter un consensus large autour des réformes électorales.
Pour liquider cette initiative, Félix TSHISEKEDI en a nommé certains membres au gouvernement, et le G13 est mort de sa belle mort.
Pour en avoir fait à sa tête pour le rapprochement avec le Rwanda, TSHISEKEDI cherche des bouc-émissaires par Patrick MUYAYA interposé.
Pour en faire à sa tête pour les préparatifs électoraux, il n’hésitera pas, si la situation venait à se gâter, à trouver d’autres bouc-émissaires que Patrick MUYAYA s’empressera, lui, de mettre au pilori avec pour prétexte d’être moins Congolais.
Ainsi, un ministre de la Communication et Médias, conscient des effets néfastes de la stigmatisation, se livre au jeu malveillant et malsain de designer les bons et les mauvais compatriotes ! Et on veut qu’on lui donne une minute de plus interdite pourtant par la Constitution.
LR