L’accord signé le 19 février entre l’UE et le Rwanda pour développer des chaînes de valeur minérales « durables » a suscité des réactions en RDC. Dans un communiqué, Dénis Mukwege Mukengere, prix Nobel de la Paix, critique cet accord, affirmant que la coopération renforcée avec le Rwanda envoie un signal de cynisme en pleine crise sécuritaire dans les Kivus.
« Alors que la crise s’aggrave avec la résurgence du groupe armé M23 soutenu par le Rwanda, cet accord avec Kigali contredit les valeurs de paix et de droits humains de l’UE », souligne Mukwege. Il appelle à une cohérence entre les politiques économiques et les droits de l’homme, exigeant la mise en œuvre stricte du règlement de l’UE sur les chaînes d’approvisionnement minier.
Mukwege avertit que sans cela, la transition énergétique restera teintée du sang des Congolais. Il appelle les citoyens européens à changer de cap aux élections de juin 2024. Le conflit dans l’est de la RDC, le plus meurtrier depuis la 2e guerre mondiale, est alimenté par l’exploitation des minerais, avec le Rwanda impliqué dans la déstabilisation et le pillage, selon les Nations Unies.
À Kinshasa, l’opinion publique s’interroge sur l’approbation de cet accord avec le Rwanda, accusé de soutenir les rebelles du M23 en violation de la souveraineté congolaise. Pour les Congolais, l’UE semble complice des agresseurs en signant cet accord avec le gouvernement de Paul Kagame.
La Rédaction