Porte-parole de l’Opposition : Katumbi et Bemba pour un mandat alternatif de 2 ans

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En attendant, l’opposition sollicite l’implication de Félix Tshisekedi dans l’accélération de la démarche au Parlement.

Ce pourrait être le début de la fin d’un long suspense, en ce qui concerne la désignation du porte-parole de l’opposition en RD Congo. A la faveur d’un compromis interne de plusieurs semaines, les principaux leaders de la contestation ont convenu pour un mandat intermittent de deux ans.

S’exprimant hier sur Top Congo FM, le député national Muhindo Nzangi a précisé que pour les deux premières années, le poste de porte-parole de l’opposition sera occupé par Moïse Katumbi. A échéance, il passera le sceptre au chairman du Mouvement de libération du Congo (MLC, Jean-Pierre Bemba pour les deux prochaines années. Soit de 2021 à 2023.

A en croire la source, Martin Fayulu aurait décliné l’offre, pour la bonne et simple raison qu’il maintient sa posture de véritable vainqueur de la présidentielle du 30 décembre 2018. En pratique, l’opposition aura beau trouver un accommodement en famille. Mais il leur restera à faire sauter le «verrou mortel» que représentent les deux chambres du Parlement. Car, c’est à ce niveau-là que le jeu devra finalement se jouer. Autrement dit, rien ne semble encore totalement acquis au stade actuel.

D’ores et déjà, le député national Muhindo Nzangi accuse le Front commun pour le Congo (FCC), plate-forme très majoritaire tant au niveau de l’Assemblée nationale qu’au Sénat, d’empêcher l’Opposition de jouer pleinement son rôle constitutionnel de contrepoids au pouvoir. Aussi, ce député élu du Nord-Kivu a-t-il sollicité l’implication de Félix Tshisekedi dans l’accélération de la désignation du porte-parole de l’opposition au Parlement.

TOUT A L’HONNUER DE LA DEMOCRATIE

Dans son tout premier discours sur l’état de la nation, le vendredi 13 décembre devant les deux chambres du Parlement réunies en congrès au Palais du Peuple, le chef de l’Etat Félix Tshisekedi avait notamment évoqué la situation de l’opposition politique en RD Congo. Principalement, en ce qui concerne le choix de son porte-parole.

 » (…) Je ne peux m’empêcher de rappeler que la désignation du porte-parole de l’opposition est une question pleinement parlementaire. Car, ce sont les députés et sénateurs, membres de l’opposition, qui doivent désigner celui qui doit les représenter. J’invite donc les différents compatriotes concernés à mettre tout en œuvre pour que l’article 8 de la constitution produise pleinement ses effets. Et nous aurons plutôt un contradicteur attitré, notre démocratie en gagnera », avait postulé Félix Tshisekedi Tshilombo.

Dans son speech, le successeur de Joseph Kabila avait précisé qu’il n’existe aucune contradiction avec l’opposition quant à la volonté de construire un pays plus beau qu’avant.  » Ce qui nous oppose, c’est la manière d’y parvenir. Mais pas la finalité qui estle bien-être de notre peuple », avait-t-il ajouté.

On rappelle, par ailleurs, qu’au cours d’une conférence de presse mardi 2 juillet dernier à Bunia, dans l’Ituri, Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi avait dit qu’il était prêt à accompagner l’opposition dans son pays. A une seule condition que celle-ci puisse s’organiser. Pas besoin d’être surdoué pour comprendre ce que le chef de l’Etat entendait par « organisation de l’opposition ».

Du point de vue de l’enjeu politique, le porte-parole de l’Opposition est un poste éminemment stratégique, dans la mesure où celui qui l’occupera, jouit de la légitimité d’être le candidat unique de l’anti pouvoir au prochain scrutin présidentiel en 2023. Et donc, tout doit se jouer dès à présent.
Se confiant aux médias au mois de mai dernier sur cette question de porte-parole de l’opposition, le député national MLC, Jacques Djoli, avait quelque peu planté le décor. « Cette problématique est déjà réglée par la loi. Ce n’est pas une question de critère. Mais plutôt, celle de lire et de comprendre la loi n° 07/008 du décembre 2007 portant statut de l’opposition politique qui prévoit que le porte-parole est choisi par un vote « , avait-il dit.

A partir du moment où le vote devra se faire au sein de l’Assemblée nationale où la plateforme de Moïse Katumbi aligne un plus grand nombre d’élus, des analystes estiment que ce dernier part très largement favori. Reste que cette majorité se traduise effectivement au vote, au cas où la question serait, cette fois-ci, inscrite parmi les matières à traiter au cours de la prochaine session ordinaire du Parlement prévue à partir du 15 mars prochain.

Grevisse Kabrel
Forum des As 

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