Le Président Félix Tshisekedi à l’ouverture de la 74ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies

Tshisekedi à l’ouverture de la 74ème session de l’Assemblée générale

Le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo qui séjourne depuis dimanche à New York, aux Etats Unis d’Amérique, a pris part, mardi 24 septembre 2019 au siège de l’ONU, à l’ouverture de la 74ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies.

La RDC est parmi les 193 États membres de l’ONU qui sont représentés à l’Assemblée générale, l’un des six organes principaux des Nations Unies, pour y discuter de nombreuses questions internationales et coopérer dans des domaines couverts par la Charte des Nations Unies, comme le développement, la paix et la sécurité, le droit international, etc.

Thème du débat : « Dynamiser les efforts faits au niveau multilatéral en faveur de l’élimination de la pauvreté, d’une éducation de qualité, de l’action climatique et de l’inclusion ».

Selon le programme communiqué à la presse, le Président Félix Tshisekedi prononcera  un discours à la tribune de l’Assemblée, avant de rencontrer plusieurs dirigeants, dont Donald Trump (lors d’un dîner), le Japonais Abe Shinzo, l’Allemande Angela Merkel et le Colombien Iván Duque.

Les  dirigeants du monde appelés à favoriser l’esprit de coopération pour le bien commun

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres a, dans son discours à la tribune de l’Assemblée générale, plaidé auprès des dirigeants du monde en faveur de l’esprit de coopération pour le bien commun.

« Nous sommes ici pour servir. Nous sommes ici pour faire progresser le bien commun tout en défendant notre humanité et nos valeurs communes. Cette vision a uni les fondateurs de notre Organisation. En cette période de divisions, nous devons renouer avec cet esprit. Rétablissons la confiance, redonnons espoir et allons de l’avant ensemble », a déclaré M. Guterres.

Les craintes d’une grande fracture

Le Secrétaire général de l’ONU a par ailleurs exprimé les craintes d’une grande fracture.

« Je crains la possibilité d’une ‘Grande fracture’ : le monde se scindant en deux, les deux plus grandes économies de la planète créant deux mondes distincts et en concurrence, chacun ayant sa propre monnaie dominante, ses propres règles commerciales et financières, son propre réseau Internet, ses propres capacités en intelligence artificielle, et sa propre stratégie géopolitique et militaire », a souligné M. Guterres dans une référence implicite aux Etats-Unis et à la Chine.

Il a, à cet  effet,  appelé tous les Etats à faire tout ce qui est en leur  pouvoir pour éviter la ‘Grande fracture’ et maintenir un système universel – une économie universelle avec un respect universel du droit international, un monde multipolaire avec des institutions multilatérales fortes.

Le Secrétaire général de l’ONU a également noté que de nombreuses crises à travers le monde n’ont toujours pas trouvé de solution : le Yémen, la Libye, l’Afghanistan, et le conflit israélo-palestinien. A cela s’ajoutent les tensions en Asie du Sud et le risque d’un conflit armé dans le Golfe persique.

António Guterres salue le déroulement pacifique  des élections en RDC,  à Madagascar …

Le Secrétaire général a toutefois pointé du doigt des événements positifs au cours de l’année écoulée. Il s’agit notamment des élections pacifiques à Madagascar, aux Maldives et en République Démocratique du Congo,  du dialogue politique au Soudan, du  processus de paix en République centrafricaine  et de  l’annonce de la création d’un comité constitutionnel dans le cadre des efforts pour résoudre le conflit en Syrie.

Selon le Secrétaire général, les peuples doivent jouir de libertés fondamentales que chaque pays a promis de faire respecter. « Pourtant, nous sommes aujourd’hui à un moment critique, où des droits longuement acquis sont menacés, mis à mal, détournés », a-t-il dénoncé.

« Nous observons une trop grande impunité, y compris pour les violations du droit international humanitaire. Nous voyons éclore de nouvelles formes d’autoritarisme. Dans trop d’endroits, la disparition de l’espace civique musèle les voix des citoyens », a-t-il ajouté.

« Des défenseurs des droits humains, des militants écologistes et des journalistes sont pris pour cible. Jour après jour, clic après clic, d’une caméra à l’autre, les systèmes de surveillance étendent leur emprise et empiètent sur la vie privée. Ces fissures ne sont pas uniquement le signe d’un effondrement des règles régissant le comportement des États et de l’économie. Elles sont plus profondes. Elles questionnent notre compassion, notre humanité ».

Nécessité de faire  des ODD la priorité

De son côté, le président de l’Assemblée générale, Tijjani Muhammad-Bande a souligné l’importance de faire de la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) la priorité. « La réalisation de nos objectifs dans le cadre des ODD exige une coopération en matière de financement et de partage d’expérience », a-t-il souligné.

Tijjani Muhammad-Bande a également estimé qu’il fallait continuer à renforcer l’Organisation en veillant à ce que son architecture de paix et de sécurité soit adaptée au XXIe siècle, notamment en faisant de la prévention une priorité.

Parmi les autres priorités, le président de l’Assemblée générale a souligné que l’éradication de la pauvreté restait un grand défi à l’échelle mondiale et qu’un accent particulier devait être mis sur la lutte contre le changement climatique.

« J’appelle à la coopération entre les pays pour faire en sorte que des coalitions pour la résilience au changement climatique et les actions d’atténuation soient formées et renforcées », a-t-il dit.

Il a également jugé nécessaire de garantir l’inclusion et un accès à un enseignement primaire et secondaire gratuit et de qualité. « Nous pouvons faire de grandes choses si nous sommes courageux, fermes et montrons de l’empathie », a-t-il dit avant de  conclure qu’il  n’y a pas de place pour le cynisme ou l’apathie.


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