Le président Kabila accuse l’opposition, veut une clarification avec l’ONU

Le président congolais Joseph Kabila a accusé l’opposition de proposer un « saut dans l’inconnu » au lieu de défendre le processus électoral qui doit déboucher sur une présidentielle en décembre, dans sa première conférence de presse depuis 2012.

« Il faut aller aux élections comme prévu (en décembre 2018). Je constate que, de notre côté, il y a une feuille de route et qu’est ce que l’on nous propose? Rien, zéro, un saut dans le vide, un saut dans l’inconnu », a déclaré dans son palais présidentiel à Kinshasa le président Kabila que l’opposition accuse de vouloir rester au pouvoir.

« J’aimerais que nous puissions avoir des élections apaisées. Est-ce l’objectif de l’opposition? Point d’interrogation », a-t-il dit en conclusion de sa déclaration et de questions/réponses avec la presse, pendant plus de deux heures.

Le président congolais, arrivé au bout de ses deux mandats constitutionnels depuis le 20 décembre 2016, n’a pas répondu formellement à la question de savoir s’il ne serait pas candidat à un troisième mandat, ce que lui interdit la Constitution.

Une quinzaine de personnes sont mortes en RDC dans la répression de marches interdites les 31 décembre et 21 janvier demandant entre autres au président de déclarer publiquement qu’il ne briguera pas de troisième mandat.

Soutenu par l’opposition politique et l’influent épiscopat, le comité laïc de coordination demande au président Kabila de dire publiquement qu’il ne briguera pas un troisième mandat comme le prévoit la Constitution.

Le deuxième et dernier mandat du président Kabila a pris fin le 20 décembre 2016 d’après l’actuelle Constitution. La commission électorale a annoncé des élections pour le 23 décembre 2018.

Abordant les questions sécuritaire, politique et diplomatique, le président congolais a déclaré vouloir « clarifier nos relations avec la Monusco (Mission de l’ONU en RDCongo », après une « incompréhension ».

« On a l’impression qu’elle a comme vocation de rester », a-t-il déploré, ajoutant qu’il n’y a pas une « co-gestion » de la RDC par Kinshasa et l’ONU.

Il a rappelé que la RDC avait (en 2010) « exigé du secrétaire général de l’ONU de préparer un plan de retrait ».

(AFP 26/01/18)