Présidentielle 2016… Moïse Katumbi: candidat ou pas?

Environs deux ans nous séparent de la présidentielle de novembre 2016, mais en RDC l’événement semble plus proche pour catapulter l’attention de plus d’un Congolais et l’opinion extérieure. Dans le tumulte de l’histoire, assise sur le tripatouillage ou non de la Constitution, Moïse Katumbi semble canaliser tous les projecteurs de l’actualité sur sa personne. Au soubassement, sa prestation spectaculaire lors de son retour, fin décembre 2014, des soins à Londres. Son discours et la taille de l’accueil ont cultivé dans la conscience collective l’espoir de voir le chairman de l’équipe de football TP Mazembe se lancer dans la conquête de la magistrature suprême du Congo démocratique.

Deux mois se sont écoulés de ce rendez-vous historique sans que le Gouverneur du Katanga ne fasse un signal à même d’étancher la soif de l’opinion en général qui entend plonger dans le tréfonds de l’homme d’affaires converti en politique. Cela justifierait la décision du tabloïd belge « La Libre Belgique » de rencontrer Moïse Katumbi Chapwe dans son fief du Katanga. Il ressort de cet entretien deux constats. Le premier renseigne que les analystes, l’opinion collective ont imprimé une dimension exponentielle aux propos du Gouv’ tenus Place Moïse Tshombe un certain mardi 23 décembre 2014. Devant le journaliste Moïse Katumbi affirme que ses paroles avaient dépassé ses pensées. Vraisemblablement, il eut mauvaise exploitation de ces propos par des consciences qui entendaient assouvir leurs propres sentiments vis-à-vis de la situation politique du pays.

En second lieu, le chairman de TP Mazembe se refuse de toute anticipation sur son avenir politique, comme le lui pousse le plus grand nombre, car encore en plein mandat de Gouverneur qui lui impose une attention particulière sur le sort de ses administrés. « Je suis encore gouverneur de la province du Katanga. J’ai encore énormément de travail à accomplir en peu de temps. Il reste un peu moins de deux ans au président Kabila pour achever son travail dans le cadre de son mandat légitime. Terminons nos mandats et retroussons-nous les manches pour sortir le peuple congolais de la misère« , a-t-il affirmé. Le mot est bien lâché, Katumbi ne cache pas son dépit face à la misère toujours croissante de la population du Katanga, voire de la RDC dans son ensemble. D’où ses nombreuses interventions philanthropiques tant à l’intérieur qu’au-delà des frontières du Katanga. Voila qui a forgé sa grande réputation auprès de la population congolaise, au point de le « pousser » à se présenter aux prochaines joutes électorales, singulièrement à la présidentielle. Sur le plan structurel cependant, Moise Katumbi affirme avoir « essayé de développer ma province avec le budget dont je dispose. Quand je suis arrivé, le Katanga était, avec les mêmes richesses, le troisième contributeur de l’Etat. Deux ans plus tard, nous sommes devenus le premier. Mais nous ne recevons rien en retour. Légalement (en vertu de la Constitution de 2006, ndlr), l’Etat central doit rétrocéder 40% de ce que les provinces perçoivent ».

Vraisemblablement, le temps ne se prête pas encore à l’exercice de déposer ou non la candidature pour Katumbi Chapwe dont le contenu de l’entretien avec le journaliste belge ne fixe point sur la disponibilité du Gouv’ à se présenter ou non à la prochaine présidentielle. Les analystes découvrent par cette interview un Katumbi très alerte, cultivant bien le suspens et le sens de responsabilité, d’homme d’Etat. Il soutient cependant que les bases sont fixées pour les scrutins retenus conformément aux prescrits de la Constitution qui a été épargnée de toute modification.

En sourdine, le Gouverneur du Katanga convie les Congolais à la patience, question de circonscrire chaque chose dans son contexte temporel. Pour l’instant, M. Katumbi espère plus de réalisme de Kinshasa dont il attend un peu plus de rétrocession. « Maintenant que la guerre dans l’est est finie, j’espère que nous pourrons enfin recevoir ce qui nous est dû, soit 2,7 milliards de dollars », a dit le gouverneur. Selon lui, les recettes actuelles générées par le Katanga se situent dans la fourchette de 4 à 5 milliards de dollars par an alors que « le retour de Kinshasa est quasiment nul« .

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