L’échéance 2023 hâte les pas. Il serait miraculeux de voir les politiciens de ce pays s’occuper encore effectivement des questions d’intérêt national. L’attention de la classe politique est plutôt happée par cet impératif de positionnement face à ces joutes électorales qui déterminent la survie politique d’un chacun. D’où la propension du discours électoral inauguré il y a peu par certains dirigeants.
A titre d’illustration, l’AFDC-A de Modeste Bahati Lukwebo s’est positionnée derrière la candidature de Félix Tshisekedi lors des prochaines confrontations électorales. Il en est de même de Stève Mbikayi, déjà à la tête d’une structure dont le but est d’offrir au président de la République actuel un second mandat à la tête du pays. Etc.
Il reste cependant vrai que les politiciens congolais demeurent ancrés dans la culture ancienne, qualifiée de tare par d’aucuns, et par eux-mêmes. Le clientélisme, la violation des règles du jeu et des accords, dont on ne s’empêche de dénoncer lorsqu’on n’a pas trouvé son compte. C’est à cette sale culture que Francis Kalombo entend tordre le cou. A ceux qui ont rêvé d’une Union sacrée de la Nation multiforme et multifonctionnelle, le porte-parole adjoint du Président Moïse Katumbi rappelle fermement que cette organisation est loin d’être une plateforme électorale.
Oui, l’Union sacrée a été mise sur pied dans le seul but de constituer une majorité devant piloter le changement tant attendu pour une gestion responsable de la République. « Nous travaillons pour la gestion actuelle », a précisé Francis Kalombo, insinuant ainsi la nécessité de travailler dans le sens de rencontrer les attentes légitimes de la population. S’occuper des élections en ce moment précis serait éluder le sort de la majorité de la population, toujours dans attente de signaux prometteurs d’un changement positif au pays.
Ce faisant, Francis Kalombo en appelle à la patience, le temps de s’occuper du sort commun avant d’envisager des combinaisons électoralistes. Autrement, quels arguments concrets à développer devant le souverain primaire, dont il faut se garder de minimiser une certaine maturité. Il n’est donc pas exclu que le bilan de la gestion actuelle puisse servir de soubassement, en amont, à des négociations entre partenaires, aux fins de déterminer les termes d’éventuels nouveaux accords.
On le sait, le parti politique Ensemble pour la République répugne la sournoiserie, la flatterie pour s’inscrire dans la logique de la transparence et du respect des engagements. Il me semble que maints partenaires au sein de l’Union sacrée n’affichent pas la même culture. On en veut pour preuve la mise sur la place publique, par des cadres de l’UDPS, des secrets de délibérations de salon échangées lors de la mise sur pied de la nouvelle majorité.
Comme quoi, le changement tant vanté n’est pas à la portée de toute conscience. Une chose à retenir avec Francis Kalombo : « La question des élections de 2023 n’a encore pas été abordée au sein de l’Union sacrée. Au moment opportun nous donnerons notre position. Sinon, Moïse Katumbi est à la tête d’un grand parti politique. Il a des ambitions. On ne peut pas créer un parti politique et refuser d’aller aux élections ». Dont acte !
LR