Procès Chebeya : l’Etat congolais plaide non coupable

Floribert Chebeya

Au cours de l’audience de la Haute cour militaire au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa les avocats de la République Démocratique du Congo ont plaidé non coupable sur les allégations de « crime d’Etat » au sujet du dossier sur l’assassinat du défenseur de droit de l’homme Floribert Chebeya.

Les avocats de la République Démocratique du Congo ont plaidé non coupable, jeudi, sur les allégations de « crime d’Etat » concernant l’assassinat de Chebeya, thèse soutenue par la partie civile, à l’audience de la Haute cour militaire tenue au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa.

Les avocats de la RDC ont indiqué qu’en déclarant cet assassinat de crime d’Etat, la partie civile Chebeya a violé non seulement le contrat judicaire qui lie les parties mais aussi le principe dévolutif de l’appel et trouve ces propos superfétatoires.

En outre, ont fait savoir ces avocats, la partie civile doit améliorer son langage.

En tenant ces propos, elle s’est fondée sur le film du cinéaste Beige Thierry Michel qui n’a pas attendu la fin du procès pour qualifier en    tant que tel l’assassinat de Chebeya alors qu’en Belgique, plusieurs personnes sont tuées par des agents de l’ordre sans qu’il soit parlé de crime d’Etat.

Ils ont, par ailleurs, relevé des incohérences entre le rapport de la police scientifique indiquant que le cou de Chebeya tournait dans tous les sens, tandis que celui d’autopsie du médecin légiste mentionnait que son cou était rigide.

Ils ont ensuite souligné la contradiction entre le ministère public qui présente les prévenus comparaissant comme les assassins de Chebeya alors que Kalala Kalao avait déclaré que les véritables assassins de Chebeya étaient des policiers qui auraient été déversés dans la police minière au Katanga.

Comme ces contradictions révèlent un doute, elles doivent bénéficier aux prévenus, ont-ils dit. En dehors de ces contradictions, les avocats de la RDC ont relevé des irrégularités dans l’arrêt du 1er juge qui a transformé le jugement déclaratif du décès de Bazana en son assassinat, alors que ce jugement n’a pas respecté le délai de six mois exigé sur la disparation d’un individu et de cinq ans pour le décès.

En ce qui concerne la constitution de la partie civile de la voix des sans voix, la haute cour doit vérifier le dépôt de nouveau statut au ministère de la Justice et éventuellement sa publication au journal officiel étant donné qu’il y a eu changement à la tête de cette structure.

Le civilement responsable a demandé à la haute cour d’acquitter tous les prévenus pour non seulement incohérence mais pour contradiction des preuves.

Via ACP