Au Conseil de sécurité, le mercredi dernier, le ministre des Affaires étrangères a réagi aux inquiétudes du secrétaire général de l’ONU qui dit craindre que la non-tenue des élections dans le délai constitutionnel puisse provoquer des violences en RDC.
« J’affirme qu’il n’y a pas, dans le contexte spécifique de la RDC, d’évidence empirique que la non tenue des élections à une date donnée ait été en soi la cause de violences à grande échelle », a déclaré au Conseil de sécurité, le mercredi 23 mars, le ministre des Affaires étrangères congolais, Raymond Tshibanda.
Le chef de la diplomatie congolaise répondait ainsi aux déclarations faites le lundi par le secrétaire général des Nations unies quant à la question du processus électoral en République démocratique du Congo. Ban-Ki-moon s’était dit « très préoccupé par l’impasse politique en RDC », redoutant un regain de violences si des élections crédibles ne se tiennent pas « en temps voulu, conformément à la Constitution ». Raymond Tshibanda s’est voulu donc rassurant quant à la maturité du peuple congolais à faire face à ses problèmes avec responsabilité.
Un autre point largement abordé par Tshibanda, est celui des effectifs des Casques bleus de la MONUSCO. Il a fait part du souhait du gouvernement de voir les effectifs de cette mission être réduits de moitié d’ici la fin de l’année, soit plus de 10 000 hommes. Ce, contrairement à l’ONU qui n’envisage qu’une réduction de 1 700 hommes en insistant pour que la poursuite du retrait des Casques bleus tienne compte de la sécurité sur le terrain, qui reste fragile. Ce qui n’est pas du goût du chef de la diplomatie congolaise qui a appelé le Conseil de sécurité à tenir compte des négociations menées entre l’ONU et Kinshasa pour une »sortie ordonnée et définitive de la Monusco de la RDC ». Pour lui, les Forces armées de la RDC (FARDC) seraient renforcées « d’ici quelques mois » des trois bataillons de sa Force de réaction rapide, engagés contre les rebelles dans l’Est du pays par « d’autres unités, permettant ainsi une prise en charge totale des besoins de sécurisation de l’Est du pays ».
« Aussi, le gouvernement de RDC se fixe-t-il un objectif ambitieux, celui de contribuer à créer les conditions objectives qui permettent, que d’ici la fin de cette année, la moitié de la Force de la MONUSCO aujourd’hui déployée sur notre territoire puisse être retirée, sans mise en cause des acquis sur les plans sécuritaire et de la stabilisation du pays », a-t-il expliqué.
L’année dernière, en mars, l’ONU avait déjà réduit 2.000 soldats de l’effectif de la MONUSCO. Mais le plafond des effectifs reste fixé à 21.000 soldats et policiers, ce qui laisse à l’ONU la possibilité de les raugmenter en cas de besoin. Mais, Kinshasa en veut plus.