DOHA, Qatar – Le Qatar, plus en verve qu’en ouverture de la Coupe du monde 2022 mais encore sujet aux erreurs, est devenu vendredi le premier pays-hôte éliminé après deux matchs à l’issue de sa défaite (3-1) face à un Sénégal enfin efficace offensivement qui se relance du même coup dans la course aux huitièmes de finale.
Dominés tardivement par les Pays-Bas (2-0) lors de leur premier match, les Lions chercheront à obtenir leur billet contre l’Équateur mardi. « Chaque match est une finale. Il faudra se battre comme aujourd’hui », a d’ores et déjà annoncé leur sélectionneur Aliou Cissé.
Après le match nul entre les Pays-Bas et l’Équateur (1-1), le Qatar, déjà battu par les Sud-Américains (2-0) lors de son entrée en lice, devient lui le 2e pays-hôte seulement à prendre la porte dès la phase de groupes. Il fait même pire que l’Afrique du Sud qui avait attendu son 3e match en 2010 pour entériner son élimination.
Après un départ catastrophique, « nous avons montré de quoi nous sommes capables (et) nous avons été compétitifs. Au-delà du résultat, nous avons bien joué », a pourtant estimé le sélectionneur d’« Al-Annabi » (les Bordeaux), Félix Sanchez.
Malheureusement, c’est le résultat qui compte et, dans le Stade Al-Thumama de Doha, les Qataris ne se sont pas fait de cadeau: à la 41e minute, le défenseur Boualem Khoukhi a raté son dégagement avant de finir les fesses sur le gazon, permettant à Boulaye Dia de tromper le gardien Meshaal Barsham (qui succédait à Saad Al Sheeb, trop nerveux contre l’Équateur).
« Au vu de mon parcours, je ne peut être que satisfait », a commenté Dia, qui n’est passé professionnel qu’en 2018 à Reims et dont c’était le premier but en Coupe du monde.
Le Qatar sauve l’honneur
Coup dur pour le Qatar qui, malgré la domination technique et physique de l’adversaire, semblait plus libéré. Une ouverture du score sur penalty était même envisageable, si l’arbitre avait jugé illicite la charge maladroite d’Ismaïla Sarr dans le dos d’Akram Afif (34e).
Passé devant avec un peu chance, le Sénégal s’est montré davantage à l’aise pour répondre aux doutes nés de son inefficacité offensive contre les Oranje, d’abord grâce à une belle tête décroisée de Famara Diedhiou après un corner (48e) puis par une frappe sèche de Bamba Dieng (84e).
En face, contrairement à son premier match, les Bordeaux ne se sont pas désunis. Après deux excellentes parades d’Édouard Mendy (63e, 67e), nettement plus inspiré que contre les Néerlandais, Mohammed Muntari, entré en jeu 4 minutes plus tôt, a sauvé l’honneur d’une tête puissante (78e).
Ce premier but du Qatar en Coupe du monde, au terme de son deuxième match, récompense une prestation plus équilibrée et a valeur d’encouragement. Après avoir frisé le ridicule, la sélection locale peut se réjouir d’avoir réussi à présenter un visage plus conforme aux attentes.
Les supporters du champion d’Asie ont d’ailleurs daigné rester dans les tribunes jusqu’aux arrêts de jeu, alors qu’ils avaient déserté le stade en masse lors de la deuxième période contre l’Équateur.
Le champion d’Afrique, qui offre au continent sa première victoire dans le tournoi, a encaissé au moins un but pour la neuvième fois d’affilée en Coupe du monde et va devoir continuer d’élever son niveau s’il veut durer dans « une Coupe du monde compliquée où il y aura beaucoup de surprises » et qu’un pays africain « peut gagner », selon Aliou Cissé.
Agence France-Presse