Le plus vaste pays d’Afrique subsaharienne est, de loin, le premier producteur et exportateur mondial de cobalt, un métal qui entre, avec le lithium, dans la fabrication des batteries lithium-ion des voitures électriques et des smartphones. Ce secteur prend de plus en plus d’importance. Certains pays, dont la France et le Royaume-Uni, se sont accordés une vingtaine d’années pour basculer dans le tout-électrique en matière d’automobiles.
Le cobalt est également utilisé dans les superalliages, les pigments et décolorants, les catalyseurs, les pneus et les produits siccatifs, etc. Bref, ce métal se trouve dans des objets du quotidien.
La RDC, qui n’a jamais si bien porté son surnom de « scandale géologique », assure, à elle seule, près de deux tiers de la production mondiale de cobalt, le reste étant réparti entre une dizaine de pays. Elle est l’un des principaux producteurs mondiaux de cuivre, métal utilisé également dans la voiture électrique.
Les mutations technologiques en cours induisent, à terme, le remplacement d’une partie du parc des stations-service par des bornes électriques : le câblage de ces réseaux requiert du cuivre. Ce qui est également de bon augure pour l’industrie cuprifère congolaise.
La longueur d’avance de la Chine
Dans la guerre du cobalt, la Chine, premier marché de la voiture électrique dans le monde, a une longueur d’avance. Ses yeux sont rivés sur la RDC, après avoir inscrit, en 2011, la fabrication de véhicules électriques sur sa liste des « 7 industries émergentes prioritaire ». Pékin a sécurisé ses approvisionnements en prenant pied dans l’ex-province du Katanga (sud-est) où se concentrent les mines de cuivre et de cobalt de la République démocratique du Congo.
Les analystes de la Bank of America prévoient la montée à 34 % de la part de marché du véhicule électrique dans l’industrie automobile mondiale, d’ici à 2030. De son côté, l’Agence internationale de l’énergie estime actuellement à moins de 1 % la part électrique du parc automobile. Le réveil a été tardif pour les concurrents de la Chine qui mettent tout en œuvre pour contrecarrer la mainmise de Pékin sur ce « nouvel or » du XXIe siècle.