RDC: « 106 meurtres » recensés en février dans les Kivu (rapport)

Cent-six meurtres ont été recensés en février dans des violences liées principalement aux groupes armés ou aux conflits à caractère communautaire dans les provinces troublées du Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, selon un rapport paru vendredi.

Le « baromètre sécuritaire des Kivu » de l’ONG Human Rights Watch et du Groupe d’étude sur le Congo (GEC) de l’université de New York indique qu’il y a eu « 106 meurtres, 80 enlèvements, 15 kidnappings et 52 accrochages entre belligérants » dans les deux provinces du Kivu, précise le rapport.

Ces violences meurtrières sont réparties dans « quelques grandes zones » du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

A Beni (Nord-Kivu), le rapport met en cause les rebelles ougandais musulmans des Allied Democratic Forces (ADF) dans plusieurs cas de personnes tuées ou enlevées. L’armée congolaise a lancé une opération militaire contre les ADF, qui réagissent par des attaques surprise.

A Rutshuru (Nord-Kivu), territoire frontalier avec l’Ouganda, à 80 km de Goma, des « violences ethnopolitiques » impliquant des membres des ethnies nande et hutu ont causé des morts, indique le rapport sans en préciser le nombre.

Le 21 février, de violents combats entre les armées rwandaise et congolaise ont fait 6 morts dans les rangs des militaires congolais, relève le rapport.

Dans la province voisine du Sud-Kivu, « la dispersion » par l’armée congolaise des miliciens Maï-Maï Yakutumba « a renforcé le banditisme » à Uvira et ses environs, causant des morts, ajoute-t-il sans autres précisions.

Le chef-lieu de cette province, Bukavu, « pourrait avoir été infiltré par des groupes armés pour se ravitailler », conduisant à un « banditisme grandissant » avec mort d’homme, indique encore le rapport.

Des rebelles burundais des Forces nationales de libération (FNL), privés de base arrière sur le territoire du Burundi, attaquent des bus pour « se ravitailler ».

Les provinces du Nord et du Sud-Kivu sont en proie à la violence des groupes armés nationaux et étrangers depuis plus de 20 ans. Régulièrement, des accrochages meurtriers à caractère communautaire sont aussi signalés.

(AFP 24/03/18)