RDC : LA 3EME GUERRE MONDIALE ? LES INDICATEURS SONT PRECIS

Plus de doute, le divorce est consommé entre les pays gérant le Conseil de sécurité des Nations-Unies au sujet de la situation précaire que connait la République Démocratique du Congo depuis plus de deux décennies. A preuve, cet écart pris par la Chine qui, pour la première fois, en appelle à la fin de l’embargo sur les armes imposé à ce pays, pourtant en proie à une permanente et intense insécurité causée par plus d’une centaine de groupes armés et rébellions de façade.

Chaude alerte à prendre avec considération. En effet, à l’occasion de l’examen du dernier rapport du secrétaire général de l’ONU sur la situation sécuritaire en RDC, DAI Bing, représentant permanent adjoint aux Nations Unies, s’est voulu direct. Il a demandé au Conseil de sécurité de mettre un terme à l’embargo qui frappe la RDC, en répondant positivement à la demande y afférente introduite par Kinshasa. « DAI Bing a estimé que le Conseil devrait répondre de manière positive à la demande du gouvernement congolais de lever l’embargo sur les armes », renseigne le communiqué.

En consolidant sa distance, Pékin souligne tout le fardeau des crimes commis par les groupes armés dont le M23 dans la partie Est de la RDC. « Ce dernier temps, la situation à l’Est de la RDC est plongée dans l’instabilité. Les conflits violents se sont intensifiés, ce qui a fait de nombreuses victimes parmi les civils innocents et a gravement impacté la paix et la stabilité en RDC et dans toute la région. M. Dai a indiqué que  des groupes armés tels que le M23 ont causé un grand nombre des victimes et des millions de personnes déplacées », reprend encore le communiqué. avant de souligner le soutien de la Chine aux efforts des autorités congolaises visant à ramener la paix au pays. Et surtout d’exhorter la Monusco à rencontrer les attentes légitimes des Congolais et de leur Etat.

Devant le Conseil de sécurité, « M. DAI souhaite que la MONUSCO s’adapte à la situation et aux attentes du gouvernement congolais et de la population congolaise ». Tout en demandant à la MONUSCO à renforcer ses échanges avec le gouvernement congolais afin d’effectuer son plan de transition de manière stable, ordonnée et responsable ». En même temps que la Chine appelle les groupes armés actifs à l’Est de la RDC, dont le M23, à déposer les armes immédiatement.

L’exégèse de ce discours « unique » fait ressortir une divergence de vue entre les puissances mondiales au sujet de la cabale dont la RDC est victime de la part des maffieux occidentaux. Contrairement aux Américains, Anglais et Français, la Chine donne corps au rapport des experts des Nations-Unies sur la situation de guerre en RDC. Ce qui, par conséquent, devrait pousser à l’ouverture d’un examen approfondi et conséquent avec, à la clé, la condamnation des acteurs désignés de cette tragédie.

Position éludée jusque-là, par les Etats-Unis qui préfèrent cultiver le méli-mélo entre le M23 et les FDLR et Interahamwe, trois corps totalement différents en termes d’expression macabre et de menace sur les Etats de la sous-région. Au fait, il est une vérité de La Palice que les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne…passent pour artisans majeurs de la tragédie de l’Est dont ils tirent de juteux profit des minerais de sang. D’où la minimalisation matérielle des forces de l’ONU déployées dans le pays depuis environ deux décennies sans le moindre ascendant sur les groupes armés montés par les mêmes puissances maffieuses.

La position de la Chine sonne ainsi comme un camouflet à l’encontre de ces puissances appelées à revoir conséquemment leur copie de la gestion de ce conflit. Il n’est pas exclu, en effet, qu’en cas du maintien de cet embargo, Pékin prenne sa liberté de proposer à Kinshasa un deal bilatéral en la matière. Cela est d’autant plus plausible que l’exhortation intervient au moment où le contexte militaire mondial connaît une mutation insoupçonnée. La percée de la Russie dans le continent noir et le rétablissement de sa puissance militaire augurent des chamboulements profonds dans les relations internationales.

Il est vrai que le Mali, le Burkina-Faso, la Centrafrique ou le Congo-Brazzaville ne saurait incarner les enjeux que représente la RDC à elle-seule ; cela n’exclut pas cependant la possibilité d’une offensive de charme que Kinshasa pourrait saisir par patriotisme devant une population décimée sous le regard des Casques bleus de l’ONU.

Advienne que pourra pourrait-on dire, mettant ainsi au péril l’avenir d’une grande partie du continent. A tout prendre, la position de la Chine a valeur d’alerte à l’endroit des artisans sournois de la guerre de l’Est. Si rien n’est entrepris à temps dans le sens de la restauration de la paix, l’on tardera pas de découvrir le second palier de ce « Plan chinois », qui ne manquerait pas de charmer Moscou et d’autres pays à travers la planète.

On espère que la déflagration mondiale, aux conséquences insoupçonnées, n’explosera pas, les uns et les autres ayant pris soin d’éviter le pire.

 

LR