Un groupe de sept ONG a demandé mardi des sanctions envers des membres de la famille du président congolais Joseph Kabila, quelques jours après une lettre de sept sénateurs américains au président Donald Trump demandant des mesures si la crise politique persiste à Kinshasa.
« Les Etats-Unis et l’Union européenne (UE) devraient élargir le champ de leurs sanctions individuelles et les appliquer aux membres de la famille du président Joseph Kabila », écrivent dans un communiqué sept ONG, dont Human Rights Watch (HRW).
« Les partenaires internationaux de la RDCongo devraient montrer au président Kabila que son comportement abusif ne peut demeurer sans véritables conséquences, en infligeant des sanctions aux membres de sa famille et à ses associés d’affaires, qui tirent profit illégalement de ses manœuvres anticonstitutionnelles pour rester au pouvoir », déclare dans ce communiqué daté de Bruxelles Ida Sawyer directrice pour l’Afrique centrale à HRW.
Géant d’Afrique centrale (2,3 millions de km2, au moins 70 millions d’habitants, neuf frontières), la RDC se trouve dans une impasse constitutionnelle liée au maintien au pouvoir du président Kabila au-delà de la fin de son deuxième mandat le 19 décembre 2016. La Constitution de 2006 ne lui permet pas de se représenter.
A Kinshasa, la presse a aussi fait état ces derniers jours d’une lettre envoyée par sept sénateurs démocrates américains au président Donald Trump lui demandant d' »utiliser tous les recours possibles pour faire face aux crises politiques, sécuritaires et humanitaires de plus en plus inquiétantes » en RDC.
Washington devrait recourir aux « sanctions » ou à la « législation contre le blanchiment d’argent » si le gouvernement congolais « continue de refuser à mettre en œuvre l’esprit et la lettre » d’un accord pouvoir/opposition du 31 décembre 2016, selon des extraits de cette lettre trouvés sur le site d’un des sept signataires, le sénateur Cory Booker.
L’accord en question prévoyait des élections présidentielle, législatives et locales d’ici à fin 2016, délais qu’il est matériellement impossible de tenir depuis le 1er octobre.
Plusieurs personnalités congolaises ont déjà été visées par des sanctions financières par l’Union européenne et les Etats-Unis.
(AFP 11/10/17)