L’appel à manifester lancé par le Rassemblement de l’opposition en RDC a connu un écho limité ce mardi 19 décembre à Kinshasa. La capitale a certes un peu tourné au ralenti mais moins que lors des récentes journées de mobilisation, et la marche prévue pour réclamer une fois de plus le départ du président Kabila n’a pas eu lieu. Le gouverneur avait interdit la manifestation et demandé aux forces de l’ordre de l’empêcher.
L’opposition emmenée par l’UDPS avait appelé ses militants à se rassembler à l’échangeur de Limete à Kinshasa. Mais mardi matin, il n’y avait ni militants, ni mineurs à ce carrefour pourtant situé au croisement des quartiers les plus populaires de la capitale ; seulement des policiers et des policiers militaires.
Félix Tshisekedi, le président de l’opposition, est pourtant venu sur place. Mais il n’est pas sorti de sa jeep et s’est finalement replié. Il reconnaît que la mobilisation n’était pas au rendez-vous. La faute à la pluie, notamment, qui aurait empêché ses militants de battre le rappel tôt le matin comme ils le font habituellement, explique-t-il.
La faute aussi, selon lui, au déploiement policier qui aurait cette fois encore dissuadé les gens de sortir. Pour Jean-Marc Kabund, secrétaire général de l’UDPS, c’est en tout cas ce qui explique la faible mobilisation et c’est surtout la preuve que le pouvoir se sent en danger. « Nous sommes quand même satisfaits du fait que le fort déploiement des forces de l’ordre nous laisse penser que le régime a peur du peuple congolais, explique-t-il. Parce que c’est une marche qui se veut pacifique. Si le pouvoir n’avait pas réagi de la sorte, nous osons croire que le peuple sortirait massivement dans les rues de Kinshasa et aurait exprimé son ras-le-bol vis-à-vis de ces régimes. »
Les policiers étaient en effet nombreux aux principaux carrefours de la capitale depuis lundi soir. Mais ils étaient plus discrets que lors des dernières manifestations et aucune interpellation n’a été signalée. Depuis un an et demi, on a l’habitude de voir les tentatives de manifestation étouffées. Cette fois, on a plutôt le sentiment que la population a boudé l’appel à manifester.