RDC: appel de l’Eglise avant une nouvelle marche pour l’alternance

L’épiscopat en République démocratique du Congo a demandé aux Congolais de « demeurer debouts et vigilants » lundi, à six jours d’une troisième « marche pacifique » à l’appel d’un collectif catholique contre la « dictature » et pour le départ du président Kabila.

« Nous n’abandonnerons jamais notre engagement pour l’avènement d’un Etat de droit », a écrit dans un communiqué la conférence épiscopale (Cenco) à l’issue d’une assemblée plénière des évêques.

Le second mandat du président Kabila a pris fin le 20 décembre 2016. Des élections sont prévues le 23 décembre 2018.

L’épiscopat demande aux autorités d' »annuler » les interdictions des marches ainsi que « les poursuites et les menaces à l’endroit des organisateurs ».

Une troisième marche est prévue dimanche à l’appel d’un Comité laïc de coordination proche de l’Eglise. « Levons-nous et marchons pour dire non à la dictature », a écrit le CLC dans son appel.

Interdites, leurs deux dernières marches ont été réprimées à balles réelles – une quinzaine de morts d’après l’Eglise, deux d’après les autorités. Cinq membres du CLC sont sous mandat d’arrêt, selon un juge du parquet.

L’épiscopat a aussi réaffirmé son « soutien » et sa « proximité » avec sa figure emblématique, le cardinal-archevêque de Kinshasa Laurent Monsengwo, à couteaux tirés avec le pouvoir après des mots très durs envers le régime.

Dans cette déclaration très politique, la conférence épiscopale s’inquiète de « faits très graves et des attitudes hostiles », « alors que nous sommes censés nous préparer à la tenue des élections en vue d’une alternance pacifique au pouvoir ».

Les évêques citent entre autres la « polémique autour des machines à voter ».

Les Etats-Unis avaient affirmé récemment leur opposition à l’utilisation de cette machine à voter pour les trois élections prévues le 23 décembre. « Sans machine à voter, il n’y aura pas d’élections » dans les délais, avait répondu la commission électorale.

L’épiscopat avait parrainé un accord politique le 31 décembre 2016 prévoyant des élections fin 2017, finalement reportées de nouveau.

L’épiscopat dénonce « l’application sélective et biaisée » de cet accord, qui prévoyait aussi la libération de prisonniers politiques.

(AFP 20/02/18)