Un collectif d’organisations congolaises de protection de l’environnement a appelé au retrait des armées congolaise et rwandaise du parc des Virunga, après des affrontements les ayant opposé la semaine dernière et qui mettent en péril l’existence des gorilles de montagnes.
Dans une lettre adressée au secrétariat de la Conférence internationale sur la région des grands lacs (CIRGL), 11 ONG congolaises invitent l’organisation à demander à la RDC et au Rwanda « de retirer leurs armées » de cette zone du massif des Virunga situé entre les volcans Sabinyo et le mont Mikeno à la frontière entre les deux pays.
La présence permanente de ces deux armées de part et d’autre de la frontière met « en péril tous les efforts consentis depuis des années pour la protection de cette espèce », ajoute cette lettre consultée vendredi par l’AFP.
« Si rien n’est fait, pour protéger ce sanctuaire des gorilles, nous assisterons à l’extinction de cette espèce rare », a déclaré à l’AFP Bantu Lukambo, un des signataires de la lettre.
Menacés de disparition, les derniers gorilles des montagnes vivent aux confins de la République démocratique du Congo (RDC), du Rwanda et de l’Ouganda dans le massif des Virunga. Leur nombre a progressivement augmenté ces dernières années grâce aux efforts de conservation et atteint désormais près de 900 individus.
Les 11 ONG basées à Goma, capitale du Nord-Kivu, appellent également la CIRGL à « assainir cette zone des engins non explosés », une région considérée comme un repaire des groupes armés.
La semaine dernière, les Forces armées de RDC avaient fait état de violents combats au pied du mont Mikeno près de la frontière avec le Rwanda.
L’armée congolaise a accusé des troupes régulières rwandaises d’avoir occupé des positions « à l’intérieur des frontières congolaises », une version rejetée par Kigali.
L’est de la RDC est déchiré par des conflits armés depuis plus de vingt ans. Des dizaines de groupes armés soutenus parfois par des pays voisins se battent pour le contrôle des zones riches en ressources naturelles.