La situation sécuritaire et humanitaire en Ituri, à l’Est de la RDC, est toujours préoccupante suite aux violences communautaires opposants les Hema et les Lendu. Selon les sources gouvernementales, cette situation relève de l’ordre public, mais la proximité de cette province avec les deux Kivu, fragilisés par l’activisme des groupes armés depuis plusieurs années fait craindre le pire. C’est ce qui expliquerait la présence sur place du ministre de la Défense et de son collègue de l’Intérieur. Les différentes statistiques publiées par les agences onusiennes et les sources locales témoignent de l’ampleur de cette crise.
Les violences entre les communautés ont une fois de plus éclaté dans la province de l’Ituri en décembre 2017. Elles se sont intensifiées en février 2018, avec des attaques meurtrières dans le territoire de Djugu.
Il y a eu ensuite, le 1er mars, l’attaque du village de Maze qui a fait entre 33 morts, selon les autorités, et 49 morts selon l’Eglise catholique. Une autre attaque visant deux autres villages a été recensée, le 3 mars. Deux jours plus tard, 13 villages de la communauté Hema ont été incendiés autour de Bunia, chef-lieu de la province.
Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), depuis le début du mois de janvier, plus de 42 000 réfugiés congolais ont débarqué sur les côtes ougandaises du lac Albert pour échapper aux attaques.
Pour sa part, l’Unicef estime que plus de 100 écoles ont interrompu les cours, privant environ 30 000 enfants de leur scolarité. Les sources onusiennes évoquent les statistiques d’environ 250 000 déplacés internes.