Les délégués du pouvoir et de l’opposition négociant un accord pour sortir la République démocratique du Congo de la crise née du maintien en fonctions du président Joseph Kabila se sont séparés samedi à l’aube sans être parvenus à s’entendre, selon un journaliste de l’AFP.
Les délégués ont quitté la salle du Centre interdiocésain de Kinshasa peu avant 05H30 (04H30 GMT), après une nuit de discussions sous l’égide des évêques catholiques assurant la médiation de ces pourparlers.
« Les travaux sont pratiquement finis, il nous reste le toilettage puis la signature de l’accord », a déclaré Mgr Marcel Utembi, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) après la levée de la séance. « Nous avons travaillé toute la nuit, le gros du travail est accompli ».
Cet optimisme était loin d’être partagé, et le flou régnait sur la suite du programme des négociations.
« Tout bloque encore sur (la question de) la gestion (des affaires publiques) pendant la période de transition », a déclaré François Muamba, délégué de l’opposition.
« Il n’y a pas d’accord jusque-là », a confirmé Madeleine Kalala, représentante de la société civile dans la délégation du pouvoir.
Deux délégués de l’opposition ont évoqué une reprise des négociations à 11H00 (10H00 GMT) samedi, mais une source à la Cenco a indiqué à l’AFP qu’aucune heure n’avait encore été arrêtée.
Aucun des délégués du camp de la majorité présidentielle n’a souhaité faire la moindre déclaration.
Mercredi à la reprise des négociations, Mgr Utembi avait adressé un ultimatum à la classe politique, l’enjoignant de trouver un accord « avant Noël », faute de quoi les évêques tireraient « toutes les conséquences qui s’imposent ».
Avant que les délégués s’enferment pour une nuit de discussions, le programme des évêques était de quitter la capitale samedi dans l’après-midi pour regagner leur diocèse.
Selon les grandes lignes de l’accord qui semblaient avoir été convenues jeudi soir, le texte en gestation prévoit l’instauration d’une période de transition politique permettant à M. Kabila de rester au pouvoir jusqu’à l’élection de son successeur, à l’issue d’un scrutin qui devra être tenu « fin 2017 ».
Le mandat de M. Kabila s’est achevé mardi dans un climat de violence à l’échelle du pays. La Constitution lui interdit de se représenter.