Deux civils ont été tués mardi par des obus tirés par des rebelles sur une ville de l’est de la République démocratique du Congo à partir du lac Tanganyika, ont déclaré mercredi des responsables.
Les miliciens « Maï-Maï Yakutumba ont tiré sur la population de Baraka à partir du lac Tanganyika. Le bilan est de deux morts et quatre blessés, l’armée congolaise continue à les pourchasser », a déclaré à l’AFP le capitaine Dieudonné Kasereka, porte-parole mililtaire pour la province du Sud-Kivu.
L’un des obus a explosé à côté d’une église protestante, tuant un jeune homme et une femme et faisant quatre blessés, a expliqué un journaliste d’une radio locale, joint par l’AFP.
« Au moins cinq obus sont tombés sur la cité de Baraka suivis des échanges des tirs entre les rebelles et les militaires qui ont duré une quarantaine de minutes, la situation a créé une panique générale dans la cité », a ajouté Albert Etumba, président de la société civile de Baraka.
L’armée affirme avoir repris 14 localités aux miliciens après « trois jours d’intenses combats » dans la région de Baraka.
Mercredi, l’armée affirme par ailleurs avoir fait « couler un des canots rapides de ces rebelles qui tentaient encore d’attaquer Baraka à partir du lac Tanganyika ».
Baraka est située sur la rive gauche du lac, dans le territoire de Fizi, au Sud-Kivu. L’armée y mène des opérations militaires contre la milice Yakutumba depuis octobre 2017.
Un mois plus tôt, les miliciens Yakutumba (du nom d’un ex-officier de l’armée congolaise passé à la rébellion), avaient mené une offensive contre la ville d’Uvira, toujours dans le Sud-Kivu, entraînant une intervention de la force de l’ONU en RDC.
Les Maï-Maï sont des groupes d’autodéfense constitués sur une base essentiellement ethnique. Pendant la deuxième guerre du Congo (1998-2003), nombre de ces groupes ont été armés par le pouvoir pour combattre les envahisseurs ougandais ou rwandais. Certains n’ont jamais désarmé.
L’Est congolais est déchiré par des conflits armés depuis plus de vingt ans. Des milices locales et étrangères se battent pour le contrôle des zones riches en ressources naturelles.