Une dizaine de militants de la LUCHA ont été arrêtés mardi 1er mai 2018 matin à Goma par la police et sont détenus au cachot de la mairie de Goma. Ces derniers s’apprêtaient à faire leur activité de deuil symbolique afin de compatir avec les habitants de Beni, victimes des massacres à répétition, mais aussi pour décrier les kidnappings récurrents sur toute l’étendue de la province du Nord-Kivu. Pour eux, il est inadmissible de priver la population du droit d’exprimer son opinion.
Rassemblés devant l’hôtel Russina en plein centre-ville de Goma, les manifestants étaient vêtus de T-shirts noirs avec des bandes de couleur blanche à la tête, symbolisant le deuil et la paix. Ils portaient des calicots sur lesquels on pouvait lire : « Stop aux massacres en ville de Beni », « Non aux kidnappings au Nord-Kivu et particulièrement à Goma ».
Selon ces jeunes, cette manifestation avait pour objectif de « pleurer avec la population de Beni », qui depuis un certain temps, vit les massacres à répétition. Ils ont saisi cette occasion pour également interpeller l’opinion tant nationale qu’internationale afin de mettre en place des mécanismes nécessaires à stopper cette insécurité.
La police est intervenue brutalement pour les arrêter. Grace Kabeha, une militante, dénonce le fait que la RDC ne respecte plus les droits de la population :
« C’est incroyable, c’est regrettable ! Dans ce pays, le droit n’existe plus. On a plus de liberté. On a plus des droits dans notre propre pays. Nous n’avons pas raison de fêter, pourquoi fêter [le 1er mai] ? Nous avons décidé de pleurer avec ceux qui pleurent. »
Les militants de la LUCHA à Goma demandent la libération sans condition des leurs. Jusqu’à présent, aucune autorité ne s’est prononcée sur cette arrestation.
le mar, 01/05/2018 radiookapi.net