L’épiscopat de la République démocratique du Congo a annoncé jeudi son intention de mettre un terme vendredi aux négociations entre pouvoir et opposition en vue d’organiser de manière consensuelle la gestion du pays pendant la période de transition entre la fin du mandat du président Joseph Kabila et l’élection de son successeur.
« Avec ou sans un accord, les évêques clôturent les travaux demain (vendredi). Il n’y aura plus de prolongation », a déclaré à la presse l’abbé Donatien Nshole, porte-parole de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco). « Les évêques ont rendez-vous avec le président Kabila » jeudi en début de soirée.
Interrogé par l’AFP sur les raisons de cette nouvelle audience auprès du chef de l’État, l’abbé Nshole a répondu que « le président de la République est celui qui détient la solution » dans les points de blocages restants dans les pourparlers engagés sous l’égide de la Cenco depuis le 8 décembre.
La veille de Noël, après une nuit entière de discussions et la suspension des négociations, la Cenco avait annoncé pour vendredi la signature de l’accord, tout en précisant que « la divergence sur la gestion consensuelle de la période transitoire a été aplanie à 95% ».
La séance de travail à huis clos prévue jeudi pour l’adoption de la solution consensuelle que devraient proposer le secrétariat technique de la Cenco et des experts de deux camps, a été « reportée à vendredi matin », parce que « les divergences persistes autour du poste de Premier ministre de la transition et les mesures de décrispation » de l’espace politique du pays, a ajouté l’abbé Nshole.
« Qu’il pleuve ou qu’il neige, vendredi les évêques mettent un terme à leurs bons offices », a ajouté l’abbé Nshole, entre les signataires de l’accord d’octobre passé entre la majorité et une frange minoritaire de l’opposition autorisant M. Kabila à demeurer au pouvoir après la fin de son mandat. La majeure partie de l’opposition a rejeté cet accord.
Âgé de 45 ans, M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter. Après le report sine die de la présidentielle, son second mandat s’est achevé le 20 décembre dans un climat de violences politiques et interethniques ayant fait entre 56 et 125 morts dans le pays.
État-continent de plus de 70 millions d’habitants, la RDC n’a jamais connu de transition pacifique du pouvoir depuis son indépendance de la Belgique en 1960.
(AFP 30/12/16)