La délégation de l’institution de Bretton Woods boucle son séjour de travail à Kinshasa, ce 4 juin 2019. D’une manière générale, les experts se montrent attachés à la mise en place des politiques macroéconomiques susceptibles d’assurer une croissance plus soutenue et surtout plus inclusive. Par contre, aucun programme d’aide économique n’est encore en vue, du moins à ce stade.
Les experts du Fonds monétaire international (FMI) ont mis près de quatorze jours à décortiquer la situation macroéconomique de la République démocratique du Congo (RDC). Tour à tour, ils ont évalué la situation économique pour en dresser un état de lieu exhaustif ; analysé les politiques macroéconomiques des dernières années ; fait des projections sur les défis prochains et présenté les contours des prochaines politiques macroéconomiques pour une croissance plus forte et inclusive.
Certainement, un rapport plus exhaustif devrait être publié au terme de cette mission, mais certaines indiscrétions ont permis de détecter quelques préoccupations. Le gouvernement de la République, à en croire le FMI, a pris l’option d’ajuster sa politique macroéconomique pour répondre au grand choc. En faisant remonter l’audit financier jusqu’en 2007, ils ont exprimé tout de même une certaine satisfaction : « Les politiques ont réussi à rétablir la stabilité macroéconomique en termes de l’inflation, du taux de change et de la stabilité du système financier. »
Cette bonne note vaut son pesant d’or dans le contexte de la mission d’une telle importance pour le pays. Se projetant dans l’avenir, le FMI, à travers son conseiller département Afrique, Mauricio Villafuerte, affirme que « la préoccupation-clef est d’améliorer les politiques et de les raffiner davantage pour atteindre les objectifs plus ambitieux ». En fait, l’objectif principal est d’arriver « à mettre en œuvre des politiques macroéconomiques susceptibles d’assurer une croissance plus soutenue et surtout inclusive ».
Pour la RDC, en quête des résultats rapides après des élections difficiles et même historiques en raison de l’alternance à la tête de l’Etat, la question du « temps » reste au cœur de la stratégie du nouveau pouvoir. « Il a fallu plus d’un an pour qu’un accord se dessine entre le Congo-Brazzaville et le FMI », rappelle un analyste congolais. Dans un pays où tout est une priorité, chaque jour qui passe met le pouvoir dans une situation inconfortable.
Entre-temps, Kinshasa multiplie les signes d’ouverture envers l’institution de Bretton Woods. Il y a eu la séance de travail « intéressante », aux dires du FMI, entre la présidente du bureau de l’Assemblée nationale, Jeannine Mabunda, et la mission. « Nous avons cherché à comprendre les activités que l’Assemblée nationale entreprend pour améliorer la gouvernance économique, comment se font les contrôles budgétaires et le rôle de l’Assemblée nationale pour garantir et assurer la crédibilité du budget, comment elle veille à la meilleure allocation des ressources, comment elle peut aider à l’objectif de maximisation des recettes par le gouvernement et améliorer le climat des affaires» », a insisté l’institution financière internationale.
En raison de la technicité de la matière, la réunion était élargie aux membres de la Commission économique et financière de l’Assemblée nationale. Cette note de satisfaction sera-t-elle suffisante pour faire pencher la balance en faveur du pays ? Rien n’est moins sûr. Seul l’avenir donnera la réponse à cette question.