RDC : Glencore accusé d’«esclavage» sur des mines de cuivre et cobalt

Une mission d’enquête d’IndustriALL Global Union dans les mines de cuivre et de cobalt du géant minier Glencore, en RDC, a révélé des mauvais traitements à l’encontre des travailleurs. La mission s’est entretenue, du 14 au 17 février, avec environ 80 travailleurs de la mine Kolwezi, tous membres du syndicat TUMEC affilié à IndustriALL.

Glencore est, entre autres, accusé de violations systématiques des droits de l’Homme et des travailleurs, notamment des menaces constantes de licenciement, de mauvaises pratiques, en matière de santé, de sécurité et de maladies professionnelles, de racisme et de discrimination, de faibles rémunérations et des salaires inférieurs à ceux des travailleurs étrangers.

Les employés ont décrit leur traitement et leurs conditions d’emploi comme « rien de moins que de l’esclavage », comparable à « Guantanamo Bay ». Ils ont également indiqué que leurs familles sont exposées aux maladies, car ils rapportent leurs vêtements de travail sales à la maison, parce que les sites n’ont pas de buanderie, toilettes et douches. « Nous sommes tellement sales quand nous rentrons à la maison que nous ne pouvons pas étreindre nos enfants », déclare un des travailleurs.

Par ailleurs, les traitements et conditions d’emplois différents entre les opérations de Mutanda et KCC ont également été soulevés, et décrits comme une tentative délibérée de la part de Glencore de diviser et d’affaiblir les syndicats.

Si Glencore a renié toutes les accusations, IndustriALL prévoit d’envoyer un rapport détaillé au siège social de la compagnie à Zurich, en Suisse, exigeant une attention immédiate aux conditions déplorables observées sur ses opérations en RDC.

Soulignons qu’IndustriALL est un syndicat mondial, basé en Suisse, qui représente 50 millions de travailleurs dans 140 pays, dans les secteurs minier, énergétique et manufacturier.

Glencore vient d’annoncer des bénéfices record pour 2017 et prévoit une augmentation de sa production de cobalt de 133% sur les trois prochaines années, principalement pour répondre à la demande croissante de batteries de véhicules électriques d’entreprises comme Renault, Volkswagen et Volvo. Le cobalt des mines de Glencore, en RDC, est également utilisé dans les batteries alimentant les téléphones Apple et Samsung

(Agence Ecofin 23/02/18)