En RDC, Greenpeace tire la sonnette d’alarme. Début février, le gouvernement a autorisé deux compagnies d’exploitations forestières chinoises Fodeco et Somifor à travailler sur trois concessions, en violation d’un moratoire sur les licences d’exploitations forestières industrielles, que la RDC a adopté en 2002. Une décision prise alors qu’en 2016 déjà, l’autorisation d’exploiter ces 650 000 hectares de forêt avait été annulée par le ministre précédent, Matata Ponyo.
Selon la responsable de Greenpeace en RDC, Irène Wabiwa Betoko, la décision du gouvernement d’autoriser l’exploitation de 650 000 hectares de forêt par des entreprises chinoises viole la loi congolaise. « Aujourd’hui nous parlons d’une décision du ministre qui réhabilite trois contrats qui ont été annulés par son prédécesseur parce qu’ils étaient jugés illégaux, non seulement car il enfreint les lois congolaises, mais il viole aussi le moratoire. Le ministre n’était pas autorisé au regard de la loi de pouvoir réhabiliter ces titres parce que le moratoire concerne non seulement l’attribution du nouveau titre, mais aussi la réhabilitation », détaille Irène Wabiwa Betoko pour RFI.
La responsable de Greenpeace en RDC s’inquiète également des répercussions environnementales que peuvent engendrer l’exploitation de ces concessions forestières, notamment des concessions qui empièteraient sur une zone de tourbières. « Sur les plans environnementaux et écologiques, la réalisation de ces trois titres forestiers posent problème par le fait que six concessions empiètent la superficie couverte par des tourbières qui ont été récemment découvertes dans notre pays. Et comme nous le savons, les tourbières consacrent près de 30 milliards de tonnes de carbone, elles ne peuvent rendre ce service à l’environnement que quand elles sont gardées humides et intactes », s’alarme-t-elle.