La Cour constitutionnelle de la République démocratique du Congo a rétabli vendredi dans ses fonctions le gouverneur du Haut-Katanga près de 40 jours après sa destitution par les élus locaux, a-t-on appris de sources concordantes.
« L’acte de destitution du gouverneur Jean-Claude Kazembe par l’assemblée provinciale du Haut-Katanga vient d’être déclaré non conforme par la Cour constitutionnelle. Il est désormais rétabli dans ses fonctions », a déclaré l’un de ses avocats, Me Richard Bondo.
Le gouverneur, déchu par ses pairs de la majorité le 18 avril 2017 pour mauvaise gestion, « est réhabilité par la Cour constitutionnelle parce qu’il y avait vice dans la procédure qui a abouti à sa destitution par les députés provinciaux du Haut-Katanga », selon le service de presse de la Cour constitutionnelle.
Depuis avril, les élus locaux de la majorité remettent en cause la gestion de plusieurs gouverneurs de provinces. Le gouverneur du Haut-Lomami voisin avait été destitué pour des raisons similaires alors que deux autres gouverneurs sont visés par des motions de défiance des élus de leurs provinces respectives.
A l’occasion, l’opposition avait accusé le pouvoir de manœuvrer, notamment à travers des destitutions successives de gouverneurs de provinces, pour retarder l’organisation des élections générales (dont la présidentielle) au-delà de la fin 2017, échéance convenue entre majorité et opposition dans un accord signé le 31 décembre dernier.
La loi électorale congolaise prévoit l’élection d’un nouveau gouverneur par les députés provinciaux dans les trente jours, lors d’un scrutin que devra organiser la commission chargée des élections en RDC.
Le Haut-Katanga est issu du découpage de l’ex-Katanga (grand comme l’Espagne) en quatre nouvelles provinces. Fin mars 2016, à l’issue d’un processus contesté de démembrement des provinces, la majorité et ses alliés avaient raflé quasiment tous les postes de gouverneur.
(AFP 27/05/17)