RDC: Kinshasa confirme vouloir l’extradition d’un ex colonel accusé de rébellion

Le ministre de la Défense a confirmé vendredi que la République démocratique du Congo souhaite l’extradition d’un ex-colonel congolais interpellé en Tanzanie, accusé de rébellion armée par Kinshasa.

John Tshibangu « sera extradé. C’est le résultat d’une coopération judiciaire qui lie nos deux pays », a indiqué à l’AFP le ministre, Crispin Atama Thabe, interrogé sur une possible extradition de l’ex-officier.

La RDC prendra cette initiative « à moins que le gouvernement tanzanien s’engage à le faire juger et purger la peine requise », a-t-il ajouté dans un échange de SMS.

L’ex-colonel John Tshibangu est accusé d’avoir pris les « armes contre son pays », selon le ministre. Il a été arrêté lundi à l’aéroport de Dar es Salaam en Tanzanie.

Jeudi, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) avait indiqué à l’AFP à Paris que John Tshibangu était « placé en garde à vue et en détention » en Tanzanie.

Sans cautionner la lutte armée, la FIDH avait dit craindre « un risque pour son intégrité physique en cas d’extradition vers la RDC ».

« C’est l’impunité que vous voulez consacrer? Prendre les armes contre son pays ne constitue-t-il pas un fait infractionnel? », a réagi auprès de l’AFP le ministre Atama Thabe.

Ex-colonel entré en rébellion contre le régime du président Joseph Kabila depuis 2012, John Tshibangu avait menacé dans une vidéo diffusée les 18 et 19 janvier sur les réseaux sociaux « de chasser Kabila dans 45 jours, s’il ne demande pas pardon pour le massacre de catholiques qui avaient marché le 31 décembre 2017 ».

A cette date, neuf personnes avaient été tuées selon l’ONU dans la répression de marches – organisées à l’appel d’un collectif de laïcs catholiques – contre le maintien au pouvoir du président Kabila au-delà de l’expiration de son mandat, le 20 décembre 2016.

Au moins six autres sont mortes et au moins 49 ont été blessées le 21 janvier dans les mêmes circonstances, selon les Nations unies.

Les autorités congolaises ont fait état d’un nombre de décès bien moindre.

Des élections prévues fin décembre 2017 ont finalement été reportées en décembre 2018.

(AFP 02/02/18)