RDC: La Grande-Bretagne suspend son aide à la réforme de la police

Le nouvel inspecteur de la Police de la ville de Kinshasa, le général Sylvano Kasongo, a annoncé mercredi 16 août la reprise de la traque des bandits urbains appelés « Kuluna ». Il affirme que de nouvelles mesures ont été prises pour contrer ces criminels.

Le Royaume-Uni a décidé de suspendre son aide à la réforme de la police congolaise. Cette décision des autorités britanniques fait suite à un rapport des Nations unies, dévoilé le 15 octobre dernier, qui accuse des policiers d’avoir assassiné ou fait disparaître plusieurs dizaines de personnes lors d’une opération antibanditisme menée à Kinshasa.

La Grande-Bretagne a décidé de suspendre son programme d’aide à la réforme de la police congolaise. Il s’agit de la première mesure de rétorsion de Londres après la publication de deux rapports très critiques sur la police congolaise : l’un des Nations unies publié le 15 octobre, l’autre de l’ONG Human Rights Watch (HRW), paru du 17 novembre. Tous deux accusent des policiers d’avoir assassiné ou fait disparaître une quarantaine de personnes lors de l’opération Likofi, une opération antibanditisme menée à Kinshasa de novembre 2013 à février 2014.

La décision de la Grande-Bretagne s’appuie sur le rapport de l’ONU, selon lequel des éléments de la police congolaise se sont rendus coupables de violations des droits de l’homme. Les Nations unies accusent les forces de l’ordre d’avoir exécuté neuf personnes et d’en avoir fait disparaître 33 autres. L’ONG américaine Human Rights Watch va plus loin que le Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l’homme en RDC, en affirmant que des policiers ont tué au moins 51 jeunes hommes et adolescents entre novembre 2013 et février 2014.

Les Britanniques demandent une enquête

L’ambassadeur de Grande-Bretagne a communiqué cette décision aux autorités congolaises, il y a près de deux semaines, lors d’une réunion avec le ministre de l’Intérieur congolais Richard Muyejn, alors que les ambassadeurs étaient venus s’enquérir des mesures prises par les autorités pour punir ces bavures. Les Britanniques font dépendre la poursuite de leur coopération policière avec la République démocratique du Congo aux actions entreprises par les autorités pour faire la lumière sur cette opération. Ils demandent à ce que les autorités congolaises enquêtent véritablement et punissent les auteurs de ces bavures. Les ambassadeurs ont également réclamé la liste et l’identité des policiers qui auraient déjà été condamnés, comme l’affirme les autorités.

Les Etats-Unis suspendent leur projet de coopération

De son côté, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mendé, a déclaré regretter cette décision. Celui-ci affirme ne pas comprendre qu’un programme de coopération puisse être basé sur ce genre d’exigences. Les Britanniques sont l’un des principaux bailleurs pour la réforme de la police congolaise. Cette mesure de rétorsion est donc importante, même si leur programme de coopération avec la RDC, qui a débuté en 2009 avec un budget de 76 million d’euros, devait de toute façon s’achever l’année prochaine. Reste que les Etats-Unis, lors de cette même réunion et pour les mêmes raisons avancées par la Grande-Bretagne, ont annoncé qu’il suspendaient un projet de coopération policière qui devait commencer l’année prochaine.

Via R.F.I.

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