RDC: les recommandations du FMI après 15 jours de mission

FMI après 15 jours de mission

Le FMI a achevé mercredi 5 juin sa mission de quinze jours en RDC, au cours de laquelle il a formulé d’importantes recommandations, et notamment insisté sur l’urgence qu’il y a à augmenter les recettes fiscales, en particulier celles issues du secteur minier qui ne bénéfice que trop peu à la population.

Pendant 15 jours et pour la première fois depuis 2015, le Fonds monétaire international a passé en revue l’économie du pays. Cette mission donnera lieu à un rapport qui sera soumis fin août au conseil d’administration du FMI.

Une mission très attendue par le nouveau chef de l’Etat Félix Tshisekedi, car c’est l’occasion pour lui non seulement de dresser un état des lieux de la gestion réputée opaque de son prédécesseur, mais c’est aussi un préalable à l’ouverture de possibles négociations sur un éventuel programme financier entre la RDC et le système de Bretton Woods. Un programme souhaité par Félix Tshisekedi et qui pourrait lui donner plus de marge de manœuvre pour répondre aux immenses besoins en développement du pays.

Le FMI déplore la faiblesse des recettes fiscales de la RDC au regard des richesses produites dans le pays. Des recettes de l’ordre de 9 à 10% du PIB seulement, selon le représentant local de cette institution Philippe Egoumé, soit « plusieurs points en deçà de la moyenne de l’Afrique subsaharienne », dit-il. Largement en dessous surtout, de ce que devrait en théorie rapporter le secteur minier, admet Jean-Luc Mutokambali, président sortant de la commission économie et finances de l’Assemblée nationale congolaise.

Une déperdition des ressources « symptomatique des problèmes de gouvernance et de corruption qui freinent » l’économie de la RDC et la lutte contre la pauvreté très élevée, souligne un observateur.

Comment donc augmenter ces recettes ? C’est là-dessus que le FMI a concentré ses recommandations, en plaidant notamment pour une fusion des différentes régies fiscales, actuellement très éparpillées ce qui ne facilite pas la transparence.

Le FMI a également plaidé pour que l’Assemblée nationale joue son rôle dans le contrôle des dépenses publiques, presque inexistant. Le FMI s’est dit globalement « satisfait » du degré de coopération des nouvelles autorités et des premières informations mises à leur disposition, mais l’Etat des lieux est encore loin d’être exhaustif. Le fonds reste notamment en attente de certaines informations sur l’état financier de plusieurs entreprises publiques, minières mais pas seulement et de leur niveau d’endettement.

Reste à savoir maintenant, précise un expert, si les nouvelles autorités auront la volonté et les moyens de mettre en œuvre les réformes suggérées, dans la configuration actuelle ou l’ancien régime conserve d’importants leveirs, et alors que le patron de l’entreprise minière Gécamiines, Albert Yuma, dont la gestion a été décriée par plusieurs organisations anti-corruption, vient d’être reconduit à son poste.

rfi