Les autorités congolaises ont ordonné jeudi à Kinshasa la libération d’une trentaine de prisonniers dont un proche de l’opposant en exil Moïse Katumbi, en détention depuis 18 mois dans le sud-est de la République démocratique du Congo.
« La libération conditionnelle est accordée au condamné Huit Mulongo Kalonda Bampeta », indique un arrêté du ministre de la Justice congolais Alexis Thambwe Mwamba. M. Mulongo ne devra pas « causer de scandale par sa conduite » ni « encourir de peine de privation de liberté », précise le texte.
Cette libération interviendra « dans un délai de 48 heures, le temps de terminer les formalités », a précisé le ministre Thambwe lors d’un point de presse à Kinshasa.
Arrêté fin août 2016, M. Mulongo a été condamné à trois ans de prison pour « détention d’arme et munitions de guerre ». Il est détenu à la prison de Kasapa à Lubumbashi, dans le Sud-Est.
Il a « déjà subi plus d’un quart de sa peine » et a fait preuve de bonne conduite pendant la durée de son incarcération, note l’arrêté ministériel.
M. Mulongo est l’ancien directeur de cabinet de l’opposant Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle en RDC.
Richissime homme d’affaires, M. Katumbi, ex-gouverneur du Katanga et ex-allié de poids du président Joseph Kabila, est passé à l’opposition.
Exilé en Belgique depuis mai 2016, officiellement pour s’y faire soigner, M. Katumbi, poursuivi par la justice congolaise, craint pour sa sécurité, les autorités congolaises ayant promis de l’arrêter dès son retour au pays.
M. Katumbi « peut revenir à tout moment, (mais) il va se retrouver face à ses dossiers judiciaires au niveau où il les avait laissés », a déclaré jeudi le ministre Thambwe Mwamba.
Outre M. Mulongo, 33 autres prisonniers « bénéficient de l’amnistie pour faits insurrectionnels, faits de guerre et infractions politiques ».
Le climat politique est très tendu en RDC où le mandat du président Kabila a pris fin le 20 décembre 2016. Des élections sont prévues le 23 décembre 2018, après le report de celles prévues au plus tard en décembre 2017.
Organisée à l’appel d’un collectif catholique, une troisième marche pacifique est prévue dimanche pour demander à M. Kabila de déclarer publiquement qu’il va bien quitter le pouvoir et demander le respect d’un accord politique conclu fin 2016.