RDC: l’ONU cherche des fonds face à la crise humanitaire au Kasaï

L'ONU a indiqué mardi à Kinshasa avoir besoin de 64,5 millions de dollars en urgence

L’ONU a indiqué mardi à Kinshasa avoir besoin de 64,5 millions de dollars en urgence pour faire face à la crise humanitaire née des violences meurtrières entre une rébellion et les forces de sécurité au Kasaï dans le centre de la République démocratique du Congo.

Cet « appel de fonds d’urgence de 64,5 millions de dollars [servira] à répondre aux besoins urgents et multiples de 731.000 personnes durant les six prochains mois dans la région du Kasaï », a déclaré Mamadou Diallo, coordinateur des affaires humanitaires de l’ONU en RDC.

Cette assistance a pour cible « en majorité des femmes et des mineurs » dans le Kasaï, une région au taux de malnutrition élevé, a indiqué M. Diallo. Début avril, l’ONU a déclaré avoir franchi le seuil d’un million de déplacés enregistrés dans le Kasaï, soit le tiers de l’ensemble du territoire congolais.

La quarantaine d’organisations humanitaires nationales et étrangères présentes dans les cinq provinces de l’ex-Grand Kasaï (Kasaï, Kasaï-central, Kasaï-oriental, Lomami et Sankuru) travaillent avec « des fonds propres qui sont vite en train de s’amenuiser », a averti M. Diallo.

Inquiet, M. Diallo a invité les bailleurs de fonds à agir rapidement pour « sauver les vies » de plusieurs milliers de personnes éparpillés sur plusieurs sites et qui n’ont accès ni à l’eau potable, ni à la nourriture de base, ni aux services de santé.

Le Kasaï-central et trois autres provinces voisines sont en proie à des violences impliquant miliciens, policiers et soldats et ayant fait des centaines de morts depuis septembre après le soulèvement de partisans d’un chef coutumier local, Kamwina Nsapu, tué en août par les forces de l’ordre après s’être rebellé contre les autorités congolaises.

L’ONU y a dénombré 40 fosses communes. Elle accuse les rebelles de recruter des enfants et d’avoir commis de nombreuses atrocités.

En face, les forces de l’ordre se voient reprocher par l’ONU de faire un usage disproportionné de la force contre des miliciens armés essentiellement de bâtons et de lance-pierres.

Début avril, le parquet militaire a affirmé avoir arrêté sept soldats mis en cause dans une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux montrant un massacre présumé de partisans de Kamwina Nsapu.

(AFP 25/04/17)