La force des Nations unies en République démocratique du Congo a annoncé mercredi le redéploiement de quatre de ses bases en Ituri (est), un choix guidé par des raisons budgétaires qui inquiète les populations.
« Nous allons fermer à partir de la semaine prochaine nos bases de Mambasa, Geti, Bogoro et Bukiringi. Nos troupes seront désormais cantonnés dans trois bases operationelles: Komanda, Aveba et Bunia », a indiqué un responsable local de la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo (Monusco), Julius Fondong.
« On nous a imposé une forte réduction budgétaire alors que le travail attendu de nous est énorme sur terrain. C’est pour cela que nous sommes obligés de réduire le nombre de bases sans réduire notre capacité opérationnelle », explique le porte-parole.
La population de Bogoro s’est publiquement opposée à cette fermeture, allant jusqu’à envisager suivre les Casques bleus aussitôt qu’ils vont quitter leur village.
Dans cette localité, plus de 200 personnes avaient été massacrés en 2003 dans un conflit communautaire. Un chef de milice, Germain Katanga, avait été condamné à 12 ans de prison par la Cour pénale internationale en 2014.
En juillet, la Monusco avait annoncé la fermeture de cinq de ses bases dans le Nord Kivu voisin, tout aussi menacé par les groupes armés.
La Monusco est présente depuis 1999 en RDC. Avec 18.051 militaires et policiers, plus de 4.000 civils, un budget de 1,14 milliard de dollars par an, c’est la mission de l’ONU la plus importante et la plus onéreuse au monde.
Elle vient de subir ses plus grosses pertes début décembre: 14 Casques bleus tanzaniens ont été tués lors d’une attaque contre la base de Semuliki dans le Nord Kivu.