Glissement, détournement de fonds , financement illicite de la campagne de Ramazany Shadary … les charges portées publiquement par les Etats – Unis contre le président de la commission électorale Nationale Indépendante (CENI) Corneille Nangaa sont lourdes.
Le Tresor américain a d’abord sanctionné Nangaa , son adjoint et l’un de ses conseillers pour des faits de « corruption persistante » liée aux élections du 30 décembre 2018 en République démocratique du Congo (RDC). Officiellement les Etats – Unis ciblent Nangaa et ses collaborateurs pour avoir « détourné des fonds opérationnels de la CENI » tout en prenant des mesures qui ont « ralenti l’inscription des électeurs, facilitant ainsi le retard des élections » , indique un communiqué du Tresor.
Le président de la centrale électorale, a même « supervisé les responsables de la CENI en utilisant plusieurs sociétés écrans pour détourner des fonds opérationnels de la CENI à des fins personnelles et politiques » , détaille le même texte dans lequel la première puissance économique mondiale accuse Corneille Nangaa et d’autres responsables de la CENI de s’être « enrichis en achetant et en vendant du carburant aux dépens de la CENI « .
Et d’affirmer : « Sous la direction de Nangaa, les responsables de la CENI ont gonflé de 100 millions de dollars les coûts du contrat de la machine à voter électronique dans le but d’utiliser les fonds excédentaires pour l’enrichissement personnel, les pots-de-vin et les coûts de campagne pour financer la campagne électorale du candidat de Kabila ».
LeTrésor des Etats – Unis affirme que sous son leadership Nangaa et les siens ont « attribué un contrat lié aux élections et doublé le montant de la subvention, étant entendu que la société gagnante attribuerait les fonds supplémentaires à une société de la RDC contrôlée par la direction de la CENI ».
Proposé par les confessions religieuses- à l’exception de l’église catholique- Nangaa est president de la CENI depuis le 16 Novembre 2015. Sous son leadership, les élections présidentielle, législatives nationales et provinciales ont été organisées le 30 Décembre dernier avec deux ans de retard.
Les résultats de la présidentielle – accordant la victoire à Felix Tshisekedi – sont contestés par l’Opposant Martin Fayulu et l’Église Catholique qui réclament la vérité des urnes.
Fayulu a demandé dimanche dernier aux autorités congolaises d’arrêter Corneille Nangaa et « les siens » pour avoir fait, selon lui, disparaître les preuves de sa victoire à la présidentielle.